
Emmanuel Macron reprend sa croisade sur les retraites

La Première ministre laissait planer un flou artistique, le Président vient de dissiper les doutes. Elisabeth Borne avait choisi de ne pas évoquer parmi les priorités gouvernementales le dossier miné des retraites à l'issue du séminaire de rentrée de l'exécutif. De quoi laisser présager un pas de côté pour certains commentateurs, fusse-t-il temporaire.
D'après les informations du Monde, le chef de l'Etat a lors d'une rencontre avec des journalistes le 12 septembre affirmé sa volonté de garder le cap de la réforme. Pour défendre son bien-fondé, il compte s'appuyer sur un rapport du Conseil d'orientation des retraites (COR) qui doit être publié le 15 septembre. Pierre-Louis Bras, président du (COR) a confié au quotidien que le rythme d'augmentation des pensions ne lui paraissait pas compatible avec les objectifs du gouvernement en matière de finances publiques.
Deux scénarios sont à l'étude, l'un basé sur le report de l'âge légal, l'autre sur l'allongement de la durée de cotisation. Quelle que soit l'option sélectionnée, un système de décote, de prise en compte des carrières longues et des carrières fracturées atténuera selon l'exécutif pour les perdants de la réforme.
Le choix du véhicule législatif revêt peu d'importance tant que le dispositif rentre en vigueur dès l'été 2023, comme annoncé en juin. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pourrait être envisagé. Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a déjà répondu de manière interposée sur France 2 qu'il n'y aurait «pas de débat serein en passant en force par le PLFSS».