
Réforme des retraites : les Français restent plutôt pessimistes

A quelques mois de la réforme des retraites annoncée par Emmanuel Macron, voilà un sondage qui en dit long sur les attentes des Français. Selon le baromètre Ipsos/Perial, un sur deux a entendu parler de ce vaste chantier, mais ne sait pas précisément de quoi il s’agit. Une fois informés, les Français se montrent plutôt favorables : 81 % des personnes interrogées adhèrent au principe « 1 euro cotisé donne lieu aux mêmes droits pour tous », et 66 % soutiennent le remplacement des multiples statuts actuels par un système unifié. Sur le critère de la pénibilité, ils sont également une large majorité (80 %) à juger que cela va « dans le bon sens ». Dans l'ensemble, les mesures susceptibles de simplifier et d'autonomiser la gestion de leurs retraites sont plutôt approuvées : le calcul du montant de leur retraite en fonction des cotisations cumulées tout au long de sa carrière et non plus à partir d'un salaire moyen (76 % d'opinions favorables), ou le fait de ne plus imposer de durée minimale de cotisation et de proposer un départ à la retraite à l'âge choisi par le travailleur (72 %).
Les Français se montrent toutefois plus partagés sur la question de la prise en compte pour chaque travailleur de l'espérance de vie de sa génération dans le calcul de sa retraite : une courte majorité d'entre eux, 53 %, jugent ainsi cette mesure d’un bon œil. « Cette orientation, au cœur de la réforme, laisse en effet entrevoir de potentielles inégalités de niveaux de pension entre générations, ce qui pourrait expliquer une moindre adhésion », analyse Perial.
Néanmoins, plus des trois quarts des personnes interrogées (77 %) estiment que, quelles que soient les réformes à venir, elles « devront compter sur leurs économies personnelles pour toucher une pension satisfaisante » souligne l’étude. Un sentiment fataliste tant chez ceux qui sont au courant de la réforme que chez ceux qui ne le sont pas : 70 % se disent ainsi « inquiets » sur le financement de leur retraite. A noter que ce taux est le plus bas depuis 15 ans, date de la première mesure par l’Ifop. Financer sa retraite reste donc la première motivation pour épargner, ce que 8 Français sur 10 déclarent faire, comme le montre une enquête réalisée par Patrimonia et Sycomore Asset Management.
A bon entendeur : « les Français sont en attente de lisibilité sur ce sujet anxiogène. On comprend néanmoins qu’au-delà des réformes annoncées, les Français sont prudents, si ce n’est pessimistes, et se préparent à subvenir seuls à leurs besoins au terme de leur vie professionnelle », conclut Eric Cosserat, Président de Perial.