
Prévoyance : les indépendants trainent toujours des pieds

Confinements, masques, vaccination, arrêts de travail…rien n’y a fait ! Malgré la crise sanitaire, les indépendants semblent toujours réticents à souscrire un contrat de prévoyance. L’assureur Metlife a sondé 400 travailleurs non-salariés et dirigeants de TPE (1). Résultats : ils ne sont que 6% à avoir franchi le cap. Seuls 14% des professionnels interrogés affirment avoir examiné la couverture de leur régime obligatoire en détail.
«Alors que la pandémie a eu un impact évidemment extrêmement important sur nos vies, elle n’a pas provoqué de changement majeur d’attitude des indépendants vis-à-vis de la prévoyance», souligne Meltife dans son étude. L’assureur se montre en revanche plus chiche sur les facteurs d’explication de cette résistance.
Dommage, car ces chiffres peuvent surprendre tant les indépendants ont été confrontés à un contexte inédit. «Jamais les professions libérales n’avaient eu à stopper leur activité plus de trois mois, s’alarmait déjà Laurent Boulangeat, président adjoint d’agéa et agent général Generali en novembre 2020. Dans ce cas de figure, la trésorerie devient insuffisante pour aplanir la perte de revenus qui en découle.»
La réforme des indemnités journalières a un impact limité
D’autant qu’à la crise sanitaire s’ajoute la réforme des indemnités journalières (IJ) de juillet dernier. Son impact est lui aussi limité selon l’étude de Metlife. 6% de l’ensemble des TNS ont souscrit un contrat de prévoyance suite à son entrée en application, représentant 13% des entrepreneurs équipés en septembre. 45% des indépendants interrogés en ont entendu parler, dont 21% qui «voient précisément de quoi il s’agit», précise l’étude. Metlife pointe ainsi un enjeu de communication sur cette réforme. Communication qu’elle juge «insuffisante» jusqu’à présent «pour toucher une majorité de TNS».
(1) : Baromètre Metlife / CSA 2021. Etude, menée en ligne du 2 au 9 septembre auprès de 400 indépendants (TNS travaillant seuls et dirigeants de TPE) a pour but de comprendre la perception de la prévoyance par les professionnels, ainsi que de mesurer leur taux de souscription.