
Perte d’emploi: un tiers des entrepreneurs de plus de 50 ans concernés

Si l’on commente abondamment les chiffres du chômage chez les salariés, l’étude des cas de chômage chez les entrepreneurs est plus rare faute de pouvoir faire aisément des recoupements statistiques avec les mises en faillite et les liquidations judiciaires. Pourtant le phénomène est bien réel. C’est pour mieux le quantifier que l’association GSC, qui gère l’assurance perte d’emploi des dirigeants et des entrepreneurs, et Altares, une société spécialisée dans le traitement des données, ont décidé de mettre en place l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs. L’objectif est de suivre sur une durée semestrielle le nombre de dirigeants qui se trouvent en situation de perte d’emploi en France après la mise en liquidation judiciaire de leur entreprise.

«En dépit d’un recul de 7,6% du nombre de liquidations prononcées, plus de 55.000 entrepreneurs se sont retrouvé en situation de perte d’emploi en 2016», indique l’Observatoire. Si l’âge médian de l’entrepreneur en faillite est de 45 ans, la part des plus de 50 ans a tendance à légèrement augmenter. Près de 34,5% des entrepreneurs dans cette classe d’âge ont été concernés en 2016. «Les entrepreneurs créent leur business pour réussir, le chômage n’est alors pas une option envisagée. Lorsque la perte d’emploi intervient, en particulier subie après une liquidation judiciaire, le dirigeant garde encore confiance en sa capacité à enchaîner une nouvelle activité, fût-elle salariée. Pourtant, si le rebond est probable pour les jeunes chefs d’entreprise, cela peut se révéler plus incertain pour les dirigeants de plus de 50 ans, trois fois plus nombreux», indique l’Observatoire.

Ce sont les domaines du bâtiment et du commerce qui «concentrent à eux seuls près de la moitié des pertes d’emploi» en 2016. «Les commerçants en situation de perte d’emploi sont en revanche aussi nombreux en 2016 qu’en 2015 dans l’habillement au détail et plus nombreux dans les magasins multirayons. Parmi les autres activités, les pertes d’emploi se stabilisent dans la restauration rapide ou les débits de boisson et augmentent fortement pour les taxis, les auto-écoles mais aussi les activités juridiques et les infirmiers», précise l’Observatoire.
Le statut juridique adopté par les entrepreneurs reste majoritairement celui de la société à responsabilité limitée (à près de 64,6%). L’Observatoire fait état d’une montée en puissance du statut de société par actions simplifiée (SAS), très utilisé depuis l’instauration du RSI car il permet au dirigeant de conserver un statut de salarié, contrairement au gérant de SARL ou d’EURL, et donc d’échapper à l’affiliation au régime.