Epargne retraite

Naissance d’une plateforme dédiée au Perp pour les CGPI

Debory Eres et la société de courtage 163x veulent travailler le segment de la retraite individuelle. Un Perp en partenariat avec SwissLife verra bientôt le jour

Une nouvelle plateforme dédiée au Plan d’épargne retraite populaire (Perp) est née, fondée par la société de courtage 163x. Une telle dénomination a de quoi surprendre. Alexis de Rozières, co-fondateur de la société avec Pierre-Emmanuel Sassonia donne l’explication suivante : « cette appellation s’inspire de celle réservée aux plans de retraite par capitalisation proposés dans les entreprises aux Etats-Unis, les 401k. En France, l’architecture de la retraite par capitalisation individuelle est définie dans le Code général des impôts à l’article 163 quatervicies. Nous avons repris le 163 et  lui avons adjoint le x qui est la 24° lettre de l’alphabet -  quatervicies qualifiant la 24°partie d’un texte ».

Le soutien de Debory Eres. Anciens actuaires, Alexis de Rozières et Pierre-Emmanuel Sassonia, fondent le cabinet de gestion de patrimoine indépendant (CGPI) Intégrale, cabinet qu’ils cèdent à Baussant Conseil en octobre 2013.  « En tant que CGPI, le Perp nous a semblé incontournable et nous pensons que le moment est venu de d’apporter notre expertise à la fois technique et opérationnelle au marché pour les cabinets de conseils en gestion de patrimoine », explique Alexis de Rozières.  163x est en partie filiale de Debory Eres, la plateforme d’épargne salariale et de retraite collective en direction des CGPI (lire encadré). Celle-ci sera partie prenant dans la gestion du middle et du back office.

SwissLife retenu pour le Perp. 163x fonctionnera selon un modèle semblable de Debory Eres et sur la même cible, en proposant aux intermédiaires, dans une démarche de courtage grossiste, un plan d’épargne assuré par SwissLife au terme d’un appel d’offres débuté il y a environ 3 mois. SwissLife a été retenu pour sa notoriété, son ancrage historique sur les métiers de la retraite et des CGP  et pour avoir su répondre sur tous les points de notre cahier des charges pour lequel nous avons souhaité innover aussi bien au niveau de  la phase d’épargne que sur les options de rente, options qui réclament un gros effort de pédagogie est nécessaire », souligne Alexis de Rozières.  

Il convient de noter que SwissLife est le partenaire de Debory Eres pour la partie contrat de retraite collectif article 83 du CGI. Le contrat est prévu pour être lancé au deuxième trimestre 2014. 163x ne souhaite pas communiquer sur d’autres éléments pour l’heure sauf pour signaler que le futur produit évoluera dans un univers d’architecture ouverte et de multigestion sélective et qu’il disposera d’une association dédiée pour assurer la maîtrise de son évolution.

Concernant la rémunération des CGPI, 163x indique que les innovations du produit validées avec l'assureur permettent une rémunération qui se rapproche de celle connue en assurance vie et sur l'article 83 proposé par Debory Eres. « Le Perp a anticipé MIF 2 avec l’obligation de verser les rétrocessions aux plans pour qu’elles reviennent à l’assuré », fait d’ailleurs remarquer Alexis de Rozières.

Plan d’action commerciale. 163x va se greffer sur les réunions organisées par Debory Eres dans toute la France pour exposer son module retraite individuelle. Une trentaine de formations sont prévues. L’objectif communiqué par 163x à horizon de 5 ans est de convertir à son action la moitié des CGPI et courtiers vie partenaires de Debory Eres. Sur l’exercice qui s’ouvre, le courtier entend réaliser plus de 10 millions d’euros de collecte, ce qui n’est pas neutre compte tenu des  primes moyennes des Perp en gestion de patrimoine, estimées entre 5.000 et 10.000 euros, avance la société.

Pour autant, la nouvelle plateforme affiche sa détermination en s’appuyant sur les bons résultats de l’année 2013. « Les échos que nous avons des assureurs qui interviennent sur le marché des CGPI font état d’une progression de la collecte de l’ordre de 50 % que l’on doit tout de même relativiser compte tenu de la faible base de départ. Cela nous approche des 100 millions d’euros de collecte annuelle et ce chiffre à vocation à être multiplié par 2 ou 3 en sachant que 60 % des conseillers ne préconisent pas encore de Perp », conclut Alexis de Rozières.