Les Français plutôt pour un régime de retraite universel « à la carte »

Partagés sur le régime qui doit être mis en place, 45 % des Français souhaitent un « système mixte combinant répartition et capitalisation »
Alors que la réforme se prépare, la défiance envers les promesses du chef de l'Etat gagne plus de six Français sur dix
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Quels sont les désidératas des Français pour leur retraite ? Près de la moitié d'entre eux (48 %) se prononcent pour la mise en place d’un régime universel qui prendrait en compte certaines particularités, comme la pénibilité, les missions de nuit ou dangereuses, etc., selon une étude du Cercle de l'Epargne et Amphitéa (1). Un tiers d’entre eux sont favorables à l’application d’un régime universel total visant à traiter tous les assurés de manière identique. En revanche, seuls 18 % des sondés sont pour le statu quo, tandis que les fonctionnaires et les salariés des entreprises publiques ne sont respectivement que 21 et 25 % à souhaiter l’avènement d’un régime universel pur.

Les Français apparaissent partagés quant au système qui doit être mis en place. Si seulement 12 % des personnes interrogées sont favorables à l’instauration d’un système reposant exclusivement sur la capitalisation, 45 % souhaitent la mise en place d’un « système mixte combinant répartition et capitalisation », souligne l'enquête. Cette solution est portée par les jeunes, les indépendants et les cadres. A contrario, 43 % des sondés veulent maintenir un système fonctionnant exclusivement sur la répartition.

Une large majorité de Français (79 %) considèrent qu’il faut maintenir la retraite à 62 ans, voire revenir à 60 ans (41 % d’entre eux pensent qu’il est possible de revenir à la retraite à cet âge). Seuls 21 % des sondés estiment qu’il est nécessaire de faire évoluer l’âge légal progressivement vers 65 ans. Un report qui n’est accepté que par les actifs qui traditionnellement partent déjà au-delà de 62 ans à la retraite (les cadres, les indépendants, les professions libérales). Par ailleurs, 31 % des Français pensent en 2019 que leurs pensions sont ou seront suffisantes pour vivre correctement (contre 26 % en 2018). Ils sont également plus nombreux qu’en 2018 à déclarer épargner en vue de la retraite, à 57 % contre 55 %.

L’étude révèle enfin une dubitativité inquiétante des Français envers les intentions réelles des pouvoirs publics. Ainsi, seuls 34 % considèrent que le futur système de retraite respectera l’engagement présidentiel, à savoir « un euro cotisé donnera les mêmes droits pour tous ». En revanche, ils sont 37 % à penser que les pouvoirs publics veulent profiter de cette réforme pour reculer l’âge effectif de départ à la retraite, et 29 % estiment que l’objectif de la réforme est la réduction des pensions.

(1) Etude du Centre d’études et de connaissances sur l’opinion publique (Cecop) à la demande du Cercle de l’Épargne et d’Amphitéa sur les Français, la retraite et l’épargne. L’enquête a été réalisée sur internet du 6 au 11 février 2019 auprès d’un échantillon de 1.003 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué d’après la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Le terrain d’enquête a été confié à l’Ifop.