L'Observatoire de l'Epargne Européenne (OEE) a publié jeudi 28 mai son "tableau de bord" de l'épargne en Europe relatif aux données du quatrième trimestre 2019. Les chiffres dévoilés par l'OEE montrent que, dans un contexte de taux bas, amené à perdurer avec la crise du coronavirus, les avoirs des ménages en monnaie fiduciaire et sur les comptes chèques ont continué d’augmenter de manière significative (+7,2 % en moyenne en 2019 et +49,4 % sur cinq ans). Les dépôts non transférables ont également progressé, mais de manière moins marquée (+1,6 % en moyenne).

Les actions avaient la cote

L'épargne "productive" était, avant le krach, en très forte progression. L’encours d’actions cotées détenues en direct par les ménages a augmenté de 17,6 % en moyenne en 2019. "Cette hausse s’explique en grande partie par la bonne performance des marchés d’actions sur la période (+20 % en moyenne). Toutefois, les évolutions sont contrastées entre les différents pays", note l'OEE.

Dans tous les pays sous revue, l’encours de fonds d’investissement détenus en direct par les ménages a progressé en 2019 (+12,9 % en moyenne). Les portefeuilles ont également bénéficié des bonnes performances des marchés d’actions. "Il convient cependant de noter que, sur 5 ans, la France est le seul pays dont l’encours est en baisse (-2,3 % contre +36,5 % en moyenne dans les pays sous revue)", précisent les auteurs de l'étude qui soulignent que, mis à part en Italie et en Belgique, la détention en direct d’obligations par les ménages reste très faible.

Rapelons que sur l'ensemble de l'année 2019, avant le krach boursier de février/mars 2020 lié au coronavirus, les marchés boursiers avaient fortement progressé dans l’ensemble des pays sous revue : +20 % en moyenne. Toutefois, tous les indices Blue Chip nationaux (CAC, DAX, FTSE, etc.) ont baissé de manière drastique entre le 15/02/2020 et le 15/03/2020 (-37 % en moyenne). Aujourd’hui, ils ont retrouvé leur niveau de fin 2018 en Allemagne, se trouvent en baisse d’environ 5 % en France et en Italie par rapport à fin 2018, environ 10 % au Royaume-Uni et en Belgique et enfin en baisse de 20 % en Espagne.

L'assurance vie toujours en tête

Sans surprise, l’assurance vie et les fonds de pension restent le principal support d’épargne des ménages en Europe. Ils représentent en moyenne 43,5 % du patrimoine financier des ménages hors actions non cotées et autres participations. Dans tous les pays sous revue, l’encours a augmenté de manière significative en 2019 (+6,4 % en moyenne contre -0,5 % en 2018). Cette croissance de l’encours est en partie expliquée par des effets de valorisation, mais pas seulement. Les flux nets de placements sur les contrats d’assurance-vie et les fonds de pension ont été positifs en 2019 dans tous les pays pour un montant total sur l’année représentant entre 1,7 % et 2,9 % de l’encours détenu.

Des tendances observées fin 2019 qui devraient, pour la plupart, continuer à s'accentuer dans un contexte de crise sanitaire où le taux d'épargne est de plus en plus élevé et avec un retour de très nombreux investisseurs privés sur les marchés financiers ces dernières semaines.