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Le besoin d’épargne retraite en Europe

Dans une étude publiée récemment, Aviva a analysé les prestations que les Européens partant à la retraite entre 2011 et 2051 peuvent espérer actuellement pour les comparer à celles dont ils auront besoin pour bénéficier d’un niveau de vie suffisant à la retraite. Il en ressort, sur une hypothèse d’un besoin de taux de remplacement de 70 % et d’un retour sur investissement de 5 % des fonds de pension, que le besoin d’épargne retraite annuel s’élèverait à 1.900 milliards d’euros au niveau européen, soit environ 19 % du PIB en 2010, dont près de 244 milliards d’euros pour la France.

Pas de solution miracle.

Sans surprise, l’étude révèle qu’aucune mesure unique ne peut à elle seule combler totalement ce déficit. En effet, ce dernier serait encore de 1.660 milliards avec un taux de rendement de l'épargne de 8 % (contre 5 % retenu pour l'étude), de 1.590 milliards avec, cette fois,un accroissement de 10 % des cotisations des retraites publiques, et de 669 milliards en cas de versement de seulement 50 % du dernier salaire. Enfin, avec un relèvement de l’âge légal de départ à la retraite de 10 ans, le déficit serait encore de 841 milliards d’euros.

Aviva souligne donc la nécessité, pour les individus, d’augmenter sensiblement leur épargne pour maintenir leur niveau de vie, de 12.000 euros en moyenne chaque année. Ce montant varie cependant fortement d’un pays à l’autre et en fonction de l’âge à partir duquel la personne commence à épargner.

Commencer à épargner tôt.

Ceux qui seront à la retraite dans les dix prochaines années n’auront pas le temps de se constituer un matelas suffisant pour combler le déficit d’épargne avant le départ en retraite. Ils devront donc travailler plus longtemps, accepter un niveau de vie bien moindre pendant leur retraite, ou s’appuyer sur le patrimoine non financier, notamment l’immobilier, s’ils en disposent. Aviva estime toutefois que ce patrimoine non financier ne couvrirait qu’une partie seulement du déficit, 20 % environ.

En revanche, les perspectives sont meilleures pour les jeunes épargnants. Un Français devra ainsi épargner 7.500 euros pour combler son déficit à 50 ans, mais 5.200 euros à 40 ans, et 3.400 euros à 20 ans (voir le tableau).

Prise de conscience.

Pour inciter les Européens à commencer à épargner tôt, l’étude propose la publication d’informations régulières sur les retraites à tous les citoyens. Les consommateurs seraient ainsi encouragés à considérer la retraite publique comme un simple élément d’une stratégie diversifiée visant à subvenir à leurs besoins dans le futur et seraient incités à prendre des mesures dictées par une compréhension claire des avantages dont ils pourraient profiter à leur retraite.

Aviva milite également pour un examen des mesures nationales visant à encourager l’épargne pour permettre d’analyser, d’une part, l’efficacité des plans incitatifs existants en matière d’épargne retraite, leur impact et leur visibilité et, d’autre part, de vérifier si ces mesures correspondent bien à l’objectif d’inciter les personnes qui ont le plus besoin d’être encouragées à épargner à modifier leur comportement.

Convergence européenne.

Enfin, pour les auteurs de l’étude, il est essentiel de renforcer la convergence des politiques nationales en matière de retraite. Cette convergence pourrait notamment passer par la création d’une norme européenne de qualité pour les retraites, mais aussi par l’établissement d’un objectif européen d’épargne retraite, variable par pays, et calculé en pourcentage du PIB et/ou par répartition dans chaque pilier, qui encouragerait les gouvernements nationaux à faciliter une meilleure culture de l’épargne dans leur pays.

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