L’actionnariat salarié séduit les ETI

Les opérations menées par les ETI ont doublé entre 2018 et 2019 et leur taux de souscription moyen a progressé de 47 % en 2019.

La société de gestion Amundi a dévoilé son baromètre 2020 de l’actionnariat salarié. Entre 2013 à 2019, elle a analysé 200 opérations d’actionnariat salariés collectives, menées par près de soixante entreprises réparties dans 12 pays. 

En 2019 le dispositif progresse surtout chez les ETI

C’est le principal enseignement du baromètre : l’actionnariat salarié a continué sa dynamique de croissance en 2019. 41 opérations ont été réalisées l’année dernière, soit 24 % de plus qu’en 2018. Autre preuve de ce succès : le montant souscrit par les salariés a triplé entre 2013 et 2019, passant de 0,9 milliard d’euros à 2,8 milliards d’euros, en valeur de marché. « Le nouvel environnement règlementaire lié à la loi Pacte, combiné à une prise de conscience des nombreux avantages issus de l’association des salariés à la performance économique de leur entreprise, semble avoir encouragé nombre de celles-ci à ouvrir leur capital à leurs salariés », explique Amundi dans un communiqué.

Le dispositif séduit particulièrement en France, premier pays européen au niveau du montant total du capital détenu par les salariés (près de 110 milliards d’euros) et du nombre d’actionnaires salariés (près de 3 millions). Le taux moyen de souscription est également plus élevé dans l’hexagone : 49 % contre 20 % en moyenne à l’international. Les montants souscrits par les Français sont aussi les plus importants (4.117 euros contre 2.270 euros à l’international).

L'actionnariat salarié est un outil « qui améliore l’image de l’entreprise tout en étant un instrument de motivation et de rétention puissant au sein de l’entreprise », souligne Xavier Collot, directeur de l’épargne salariale et retraite chez Amundi.

Le baromètre révèle également que les Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI) sont de plus en plus nombreuses à recourir au dispositif. Le nombre d’opérations qu’elles ont réalisées a doublé entre 2018 et 2019. « Les taux de souscription moyens des grandes entreprises sont stables depuis 2016 (autour de 40 %) et ceux des entreprises de taille intermédiaire continuent de progresser : 47 % en 2019 contre 37 % en 2016 », détaille le gestionnaire d’actifs.

La décote et l’abondement toujours très répandus

59 % des entreprises ont offert une décote d’au moins 20 % à leurs salariés l’année dernière. Seulement 20 % n’en affichaient aucune. « Les offres sans décote sont principalement proposées par les entreprises non cotées [qui] compensent le plus souvent via un abondement fort », explique Amundi.

Le montant moyen de l’abondement versé en 2019 s’élevait à 2.275 euros, majoritairement versé en numéraire (73 % contre 27 % versés en actions). Les secteurs les plus généreux sont l’industrie, la finance et la santé (supérieurs à 3 000 euros). La santé est d’ailleurs le secteur avec le taux de souscription le plus élevé (70 %).