
L'actionnariat salarié a battu des records en 2018

En 2018, pas moins de 38 opérations collectives ont été menées par 34 entreprises du SBF120 (augmentations de capital réservées aux salariés et cessions d'actions), selon le 7e Panorama de l’actionnariat salarié des entreprises du SBF120 publié par Eres. Soit « le plus haut pic atteint durant ces 10 dernières années », avec un volume d'opérations multiplié par deux depuis 2013, pour atteindre 3,4 milliards d'euros en 2018. En moyenne depuis 2007, 31 opérations sont réalisées chaque année.
En moyenne, un actionnaire salarié du SBF120 détient 36.580 euros d'actifs de son entreprise. Moyenne qui « cache des disparités selon la culture d'actionnariat salarié des entreprises, commente Mirela Stoeva, directrice des études chez Eres. Dans les entreprises ayant une forte culture d'actionnariat salarié les actifs moyens par salarié actionnaire sont près de 2 fois plus élevés : près de 63.000 euros en 2018, alors que dans les entreprises à très faible culture d'actionnariat salarié ils sont 4 fois moins élevés : près de 8.800 euros en moyenne ». Autre enseignement de l’étude, l'actionnariat salarié fidéliserait davantage les salariés. Ainsi, entre 2013 et 2018, les entreprises ayant une fort culture d'actionnariat salarié présentent un taux de départs volontaires inférieur aux autres sociétés (6,9 % contre 9,6 %) et un taux de licenciement inférieur (3,3 % contre 5 %).
Si la France est championne d'Europe en matière d'actionnariat salarié dans les entreprises cotées en bourse, elle affiche un retard en la matière dans les entreprises non cotées : 73,6 % des entreprises françaises cotées ont des plans d'actionnariat salarié pour l'ensemble des salariés, contre une moyenne européenne de 46,6 % ; mais seules 4 % des PME françaises ont ouvert leur capital à leurs salariés, conclut l'étude. Un constat qui devrait évoluer avec la loi Pacte et les prochaines lois de finances. « La démocratisation de l'actionnariat salarié est en marche avec un objectif ambitieux du gouvernement : faire en sorte que 10 % du capital des entreprises françaises soit détenu par les salariés. Pour cela deux mesures importantes ont été prises dans le cadre de la loi sur le financement de la sécurité sociale pour 2019 (LFSS) et la loi Pacte : forfait social abaissé à 10 % sur l'actionnariat salarié et décote de 30 % maximum (au lieu de 20 %) pour un blocage de 5 ans », rappelle Pierre-Emmanuel Sassonia, directeur associé d'Eres.