La loi Lemoine, une opportunité pour les intermédiaires ?

Face à la baisse d’attribution des crédits, les intermédiaires pourraient voir dans la loi Lemoine une opportunité de marché, notamment concernant la résiliation.

Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions. Entrée en vigueur le 1er septembre, la Loi Lemoine a rebattu une dernière fois les cartes en permettant la résiliation de l’assurance emprunteur à tout moment et sans conditions, ainsi que la suppression de questionnaire médicale pour les crédits inférieurs à 200.000 euros. «A ce jour il est trop tôt pour observer une accélération de demandes des assurés lors de la résiliation, et il faudra attendre encore quelques mois avant de savoir si l’optimisme lié à la loi Lemoine se transformera en activité additionnelle pour les intermédiaires d’assurance», selon un baromètre en assurance emprunteur publié par MetLife.

A peine entrées en application, ces nouvelles conditions se heurtent au contexte actuel, notamment sur le marché du crédit. Une mauvaise nouvelle pour les intermédiaires, qui restent néanmoins majoritairement positifs - à 71% - quant à l’impact de la loi sur le changement d’assurance emprunteur.

Bien que ce marché représente seulement 10% du chiffre d’affaires des intermédiaires - soit quatre contrats par mois en moyenne avec une forte disparité entre les courtiers en crédit qui réalisent 5,6 contrats contre 3,5 pour les agents généraux – l’évènement pourrait mériter leur attention. La part de la délégation (lors de la souscription du prêt) et de la résiliation en cours de prêt s’avère identique dans l’activité assurance emprunteur des intermédiaires, soit 50% pour chacune des délégations. Une exception pour les courtiers en crédit qui se divisent plutôt à 62% délégation – 38% résiliation.

Les agents généraux, de bons élèves

D’après l’étude réalisée par CSA pour MetLife, les intermédiaires réalisent actuellement assez peu de prospection commerciale sur l’assurance emprunteur. En revanche, les agents généraux se démarquent par leurs démarches actives auprès de leur portefeuille clients (47%). «Les autres intermédiaires se contentent majoritairement de répondre à la demande de clients potentiels, que ce soit pour la délégation ou la résiliation», indique le baromètre. A noter que les courtiers en crédit assurent des montants un peu plus faibles que la moyenne. Pour 94% des emprunts assurés, les montants sont inférieurs à 400.000 euros. Du côté des agents généraux, les montants assurés sont généralement plus élevés et les courtiers en assurance se situent dans la moyenne.

Les profils à cibler

Le baromètre dévoile que 61% des emprunteurs ont entre 35 et 45 ans lorsqu’ils souscrivent pour un crédit. Dans le cadre de la délégation, lors de la souscription du prêt, les agents et courtiers en assurance déclarent avoir majoritairement des emprunteurs âgés de 35 à 45 ans (68%). Ces derniers empruntent pour un montant inférieur à 400.000 € dans 85% des cas.

En cas de résiliation

Pour les résiliations, la durée restante du prêt en moyenne est comprise entre 5 et 10 ans dans 29% des cas, 30% entre 11 et 15 ans. Le capital restant dû est de 57% pour les prêts inférieurs à 200.000 euros et 32% pour les prêts compris entre 200.000 et 400.000 euros.

Ce qui bloque

Concernant les freins à la délégation et à la résiliation, les répondants ont pointé du doigt les banques, notamment pour leur «résistance» à la souscription ou à la résiliation. En deuxième place vient les difficultés rencontrées lors des «souscriptions» considérées comme «complexes». 

«Les intermédiaires auraient probablement tout intérêt à mener une démarche proactive de prospection, au minimum sur la résiliation, afin d’exploiter le potentiel que la loi Lemoine semble laisser présager (…). Cette activité proactive fait aussi partie de leur devoir de conseil : apporter la meilleure solution à des clients. D’autant plus critique en ces temps de recherche de pouvoir d’achat», conclut MetLife dans un communiqué.