4 Questions à ....

Mathilde Castagna
Sophie Vannier, directrice générale de Generali Retraite (FRPS), membre du comité exécutif de Generali France en charge du marché protection sociale des professionnels et petites entreprises.

Est-ce que la création d’un FRPS change la stratégie du groupe sur le marché de l’épargne retraite ? 

Avec la création de notre Generali Retraite, nous franchissons une nouvelle étape sur le marché de la retraite et allons pouvoir saisir les opportunités offertes par le FRPS, notamment en investissant dans des actifs plus diversifiés et plus durables, et donc potentiellement plus rémunérateurs pour les assurés. Avec environ 20 milliards d’euros d’encours et plus de 825.000 particuliers et 77.000 entreprises couverts, Generali Retraite se positionne comme un acteur majeur de la retraite en France. La création de Generali Retraite s’inscrit dans l’histoire du développement de notre compagnie sur le marché français. Dès les années 1960, Generali se positionne sur le marché des retraites supplémentaires d’entreprises. Trente ans plus tard, lors de la publication de la loi Madelin, qui ouvre des possibilités analogues aux travailleurs non salariés (TNS), Generali bénéficie d’une longueur d’avance qui lui permet de prendre rapidement des parts de marché significatives dans le domaine de la retraite des artisans, commerçants et professions libérales. Enfin, lors de la mise en place de la loi Pacte, le 1er octobre 2019, Generali est la première compagnie à faire souscrire le premier PER de France.

Notre objectif, désormais, est de proposer l’offre la plus complète possible en épargne retraite et salariale pour accompagner les clients tout au long de leur vie, quel que soit leur statut professionnel. Nos réseaux de distribution – agents généraux, courtiers vie, conseillers en gestion de patrimoine (CGP) et conseillers du réseau salarié La France Assurances Conseils (LFAC) et du réseau salarié de Generali (RSG) – nous permettent de proposer largement nos solutions innovantes et personnalisées. Dès la fin de l’année 2019, nous avons commercialisé deux PER individuels et un PER collectif (épargne salariale). Nous compléterons ces offres par le lancement d’un PER obligatoire à destination des entreprises courant 2023. Nos équipes travaillent actuellement à l’élaboration d’une solution 100 % digitale de la souscription à la gestion. Nous souhaitons proposer des outils intuitifs et simples (web ou app) pour les entreprises souscriptrices et leurs salariés.

Quelles vont être, selon vous, les conséquences de la réforme des retraites sur le marché de la retraite par capitalisation ?

Il est toujours difficile d’anticiper les répercussions d’une loi sur le comportement des gens. Ce qui est sûr, c’est que les Français sont déjà sensibilisés au fait de devoir se constituer une retraite supplémentaire en complément du régime par répartition. Pour preuve, le succès des PER créés par la loi Pacte. Notons que la problématique de perte de revenus au moment de la retraite est renforcée pour les TNS, dont le régime de protection sociale est limité comparé à celui des salariés. Plus souple que les anciens contrats. De plus, il conserve les avantages des anciens contrats de retraite, comme la défiscalisation possible des versements pour les personnes imposables et les déblocages en cas d’accidents de la vie.

Trois ans après le lancement de ce nouveau PER, son déploiement est un succès : au 30 juin 2022, sur la base des données mises à disposition par l’ensemble des fédérations professionnelles commercialisant des PER, plus de 6 millions de personnes bénéficient déjà de ces nouveaux PER, soit plus du double de l’objectif de 3 millions initialement fixé pour fin 2022. Les encours constitués sur les PER atteignent presque 70 milliards d’euros, dépassant largement l’objectif initial de 50 milliards pour fin 2022. Cette dynamique concerne tant les PER d’entreprise, collectifs (10,7 milliards d’euros d’encours) et obligatoires (15,7 milliards d’euros d’encours), que les PER individuels (43,6 milliards d’euros d’encours).

Maintenant que les portefeuilles retraite sont transférés au sein du FRPS est-ce que leurs allocations ont changé ? 

La quasi-totalité de nos produits retraite ont été transférés dans Generali Retraite. Il est important de souligner que la création de notre FRPS n’a eu aucun impact sur les droits des assurés, l’allocation de leurs actifs et la gestion opérationnelle des contrats.