
Une exposition aux actions mesurée

Les marchés d’actions sont aujourd’hui dans une configuration particulièrement délicate. Alors qu’il y a quelques mois, les allocataires estimaient que les indices américains ne pouvaient indéfiniment continuer de progresser, ils ont accumulé les records. Depuis plusieurs semaines néanmoins, cette tendance haussière tend à s’essouffler. L’élection du nouveau président américain y est pour beaucoup, les investisseurs ayant préféré se concentrer au départ sur les bonnes nouvelles favorables à la croissance plutôt que sur les problèmes que pourrait constituer, à plus long terme, un repli du pays sur lui-même.
De la même manière, en Europe, si les indices continuent depuis plusieurs mois sur leur lancée positive et que les signaux macroéconomiques demeurent positifs, les échéances électorales, notamment en France et en Allemagne, glacent certains investisseurs. Difficile alors, dans ces conditions, d’être complètement serein sur les actions.
Pallier les incertitudes.
Forts de ce constat, les gérants essaient de trouver des solutions pour que les investisseurs puissent extraire de la performance des actions sans multiplier les risques, et ce dans un environnement de taux orientés à la hausse. Pictet a donc décidé de commercialiser activement Pictet Total Return Atlas, un fonds long/short d’actions internationales, agissant à l’achat comme à la vente sur ces actifs et dont l’exposition aux marchés va pouvoir varier entre 10 % et 60 % et sera, en moyenne, de 25 %. Ce produit est géré par une équipe de quatre gérants dirigée par Matthieu Fleck.
Double approche.
Ce fonds, qui comprend de 40 à 50 positions à l’achat et 35 à 40 positions à la vente, obéit à une double logique. Le gérant examine d’abord les éléments macroéconomiques, les conditions de liquidité, les conditions de crédit, ou encore les valorisations sur les quatre grands blocs que sont les Etats-Unis, l’Europe, la Chine et le Japon. A partir de cela, il détermine l’exposition globale du fonds aux actions et la répartition entre les valeurs cycliques, les défensives et celles présentant une croissance durable.
Le gérant se livre ensuite à la sélection des valeurs qui constitueront son portefeuille. Sur un univers total de 5.000 sociétés internationales, un premier filtre est appliqué pour ne retenir que les grandes capitalisations qui présentent un volume de transactions quotidien supérieur à 10 millions de dollars. A partir de sa recherche fondamentale, le gérant identifie alors les titres qui présentent une décote ou une surcote par rapport à la valeur intrinsèque qu’il leur attribue et se positionne respectivement à l’achat ou à la vente sur ces derniers. Il peut, pour cela, acheter directement les actions émises par les entreprises, les vendre à découvert ou utiliser des CFD (contrats sur différences), des options et, dans certains cas, des contrats à terme sur indices. Enfin, le risque de change est géré activement.
Complément de gamme.
Si la stratégie existe chez Pictet depuis plusieurs années puisqu’elle a été mise en œuvre, avec d’autres, dès 2014 dans le fonds Pictet Total Return Diversified Alpha, le gestionnaire estime opportun aujourd’hui de la commercialiser de manière individuelle dans un véhicule car « le marché reste incertain mais s’attache davantage aux fondamentaux des entreprises qu’il y a quelques mois. Or, les fonds long/short peuvent extraire de la valeur de ces fondamentaux de deux manière : en maximisant la diversification (c’est le cas des fonds neutres au marché) ou en gardant une part de directionnel dans leur processus de gestion, comme c’est le cas pour le fonds Pictet Total Return Atlas », explique Hervé Thiard, directeur général de Pictet AM France.
Ce fonds de performance absolue s’inscrit donc bien, comme le précise Hervé Thiard, « en alternative moins risquée aux fonds de grandes capitalisations internationales ».