Année du patrimoine - Immobilier

Un pic sur les prix en 2017

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L’année 2017 commence en fanfare pour l’immobilier. Après un exercice 2016 qui a vu les prix de l’ancien progresser de 3,1 % selon le baromètre LPI-SeLoger (4,1 % pour les maisons et 2,5 % pour les appartements), les premiers mois de 2017 suivent cette tendance, voire l’amplifient. Au mois de janvier 2017, alors qu’habituellement l’activité se tasse durant les mois d’hiver, le nombre de transactions a cette fois-ci augmenté de 23 % par rapport au trimestre précédent. Les prix ont progressé également à un rythme soutenu, à 1,7 % sur trois mois glissants dans l’ancien contre 0,1 % sur la même période an plus tôt. Le marché du neuf n’est pas en reste, puisque les prix de janvier progressent de 1,5 % sur trois mois.

Un premier trimestre exceptionnel. Au premier trimestre 2017, la hausse des prix est donc très nette. A la fin du mois de mars, les prix enregistraient une progression de 0,6 % depuis le début de l’année, avec une moyenne nationale à 3.402 euros du mètre carré (prix à la signature des compromis), et de 3,6 % sur un an. Evidemment, de grandes disparités régionales subsistent avec, par exemple, une moyenne au mètre carré à Paris sur les trois derniers mois qui atteint 8.990 euros.

Dans le neuf, si en trois mois les prix restent stables, ils affichent tout de même une hausse de 2,5 % sur un an glissant, à 3.804 euros, en moyenne au mètre carré.

Cette hausse des prix s’accompagne, au premier trimestre 2017, d’une situation toujours exceptionnelle sur les taux des crédits immobiliers. Si une hausse des taux des emprunts d’Etat français à 10 ans a été observée entre les mois de septembre 2016 et le mois de mars 2017, ces derniers passant d’environ 0,2 % à un peu plus de 1 %, celle-ci n’a pas été répercutée par les banques. Ainsi, à la fin de l’hiver, le taux des crédits sur 20 ans est toujours extrêmement bas, à 1,65 % en moyenne selon les données de Meilleurtaux.com, en hausse de seulement 5 points de base par rapport au 1,6 % observé en octobre 2016 et en baisse de 50 points de base par rapport aux 2,15 % de mars 2016.

Le point haut du printemps. La hausse des prix de l’immobilier se poursuit jusqu’en milieu d’année. Au mois de juin, les prix des ventes signées étaient en progression de 4,3 % par rapport à la même époque l’année précédente, avec une moyenne de 3.484 euros au mètre carré. Cependant, on commence à observer un ralentissement sensible du rythme de hausse, notamment sur le segment des maisons. Dans le neuf, les mois de mars et avril sont marqués par un très léger recul des prix, pour augmenter de nouveau en juin de 0,1 %.

Malgré la baisse du taux des emprunts d’Etat à 10 ans à 0,6 % en juin, les banques ont appliqué pendant le printemps une très légère hausse des taux de crédit, qui restent cependant très bas : le taux des prêts immobiliers octroyés aux particuliers à 20 ans s’affiche, au mois de juin, à 1,75 %.

Tassement à l’automne. Après ce point haut du printemps, la hausse des prix a eu tendance à se stabiliser à l’automne. « La pression de la demande s’est en effet relâchée, expliquait Michel Mouillart, professeur d'économie à l'université Paris-Ouest et porte-parole du baromètre LPI-SeLoger dès le début du mois de décembre. La solvabilité de la demande ayant été altérée dans de nombreuses villes par une hausse trop rapide des prix qui depuis plusieurs mois ne peut plus être compensée par l’amélioration des conditions de crédit, comme cela était encore le cas jusqu’au printemps 2017 ». Ainsi, les données de fin octobre montraient un repli de 1,5 % des prix dans l’ancien sur un trimestre. Si la baisse des prix des appartements reste modérée (-0,5 %), celle des maisons apparaît importante (-3,2 %) et plus rapide que ce qui est habituellement observé pendant cette période de l’année.

Ce tassement n’a cependant pas compensé la forte hausse du début de l’année, si bien que sur un an les prix dans l’ancien progressent de 4,4 % (4,8 % pour les appartements et 3,8 % pour les maisons) et ceux dans le neuf augmentent de 3 %.

Pour 2018, certains professionnels s’attendent tout de même à ce que ce ralentissement de la hausse des prix continue, même si des grandes disparités géographiques perdureront. A noter que les professionnels ne redoutent pas de tensions particulières dans un futur proche du côté des taux de crédit car même si ces derniers ont légèrement augmenté en 2017 par rapport à 2016, ils restent extrêmement bas, autour de 1,75 % pour un emprunt sur 20 ans, et ne sont pas attendus en hausse dans les prochains mois.