Grands Prix de la Gestion d’Actifs 2016

Un contexte particulièrement difficile

Luc Bellamy, Directeur des Etudes, SIX Financial Information
Sur les 45 lauréats de cette édition, 16 fonds non présents en 2015 intègrent ce nouveau palmarès

Ce prix nous permet de récompenser d’une manière générale l’industrie de la gestion et plus particulièrement le talent des gérants dans leur capacité à délivrer de l’alpha. L’édition 2016 comporte 3.146 fonds qui répondent aux critères du prix, soit une progression de plus de 8 % par rapport à l’année dernière. Sur les 45 lauréats de cette édition, ce classement met une nouvelle fois en exergue la robustesse de certains fonds qui, d’une année à l’autre, continuent d’accaparer les premières places. En effet, 13 fonds se maintiennent sur le podium avec toutefois des mouvements dans le classement. Par ailleurs, 16 fonds présents l’année dernière dans la population éligible accèdent au podium puisque, pour 15 d’entre eux, le niveau d’alpha a été enregistré en hausse, un seul fonds voit son niveau d’alpha en baisse. Enfin, 16 fonds non présents en 2015 intègrent ce nouveau palmarès, soit pour des raisons méthodologiques (lire la méthodologie ci-dessous), soit parce qu’ils n’avaient pas encore un historique suffisant.

S’agissant de l’évolution globale de la population éligible (ensemble des fonds quel que soit leur niveau d’alpha), le millésime 2016 marque le pas, il est en retrait de 58 points de base (pb) par rapport à l’année passée pour s’établir à une moyenne d’alpha de -0,59 %.

La distinction des lauréats du jour n’en est que plus valorisante puisque les gestionnaires ont su parfaitement gérer un stock-picking judicieux ainsi qu’un market timing tout aussi pertinent.

Parallèlement à ce tassement de l’alpha, cette édition est marquée par un déficit du nombre de fonds ayant réussi à dégager de l’alpha au cours de la période sous revue : par rapport à l’an passé, c’est 124 fonds en moins qui n’ont pas réussi à battre le marché. Par conséquent, nous revenons légèrement en dessous de la moyenne historique où deux fonds sur cinq génèrent de l’alpha.

Les principaux mouvements de ce classement :

-„ Sur les marchés Actions des zones asiatiques, on observe, de manière traditionnelle, une propension des fonds à délivrer de la performance ajustée du risque toujours aussi élevé dans nos palmarès. Cependant, nous assistons désormais au ralentissement de ces catégories à délivrer de l’alpha puisqu’elles sont en retrait par rapport à l’an passé.

-„ Sur les marchés d’actions thématiques, la catégorie Actions éthiques ne confirme pas l’amélioration constatée l’an passée. En effet,  le premier quartile s’enfonce en dessous de zéro, même si les résultats n’ont pas enregistré une déconvenue trop sévère puisque cette catégorie présente l’écart interquartile le plus faible de ce palmarès.

-„ S’agissant de la catégorie Actions haut dividendes, elle progresse légèrement et est l’un des quatre segment qui s’est amélioré dans ce palmarès.

-„ Sur les marchés d’actions, notamment les Actions sectorielles, la gestion de conviction a trouvé toute sa place dans la mesure où cette catégorie présente le plus fort écart interquartile du palmarès, les paris ont donc été déterminants.

-„ Sur les marchés des fonds d’allocation, nous avions noté un point d’inflexion l’an passé qui n’est pas confirmé cette année. En effet, malgré la souplesse de ces fonds dans leur mandat de gestion, les résultats sont en baisse, s’établissant respectivement à -0,92 % pour la catégorie Diversifiés Europe et -1,41 % pour la catégorie Diversifiés Internationaux.

-„ Sur les marchés obligataires, les rendements ont été enregistrés en hausse, et particulièrement sur segment le plus spéculatif, à savoir la dette à haut rendement.

Il semble donc que le travail des gérants ait été plus ardu cette année dans leur capacité à délivrer de l’alpha pour leurs fonds puisque que nous relevons une baisse globale de la moyenne d’alpha. Il n’y a plus que quatre catégories seulement qui délivrent une moyenne d’alpha positive alors qu’il y en avait sept lors de notre précédente édition, et seulement quatre catégories progressent sur les quinze que compte notre palmarès. Cette baisse est également constatée pour les fonds circonscrits uniquement à l’univers des fonds alpha positif, de sorte que leur intensité d’alpha a été mesurée en retrait de 18 pb par rapport à l’année passée.

Enfin, nous assistons cette année à un déficit de fonds alpha en rupture avec ce qu’on avait pu observer au cours des deux dernières éditions. Dans ce contexte difficile, les gestionnaires lauréats ne s’en trouvent que valorisés et peuvent ainsi promouvoir tout leur savoir-faire.