
Un contexte de croissance généralisée
JANVIER
Les marchés digèrent un quatrième trimestre 2016 en fanfare
Au début du mois de janvier, les marchés continuent de saluer l’élection surprise de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis deux mois auparavant. Quels que soient les doutes que peuvent inspirer les méthodes du personnage, son programme, résolument tourné vers le soutien de la croissance américaine, a provoqué une hausse des indices américains de 2 % et d’environ 7 % en Europe en décembre, les marchés anticipant un rallongement de la phase de croissance du cycle économique outre-Atlantique. Ainsi, les allocataires reviennent, dès ce début d’année, sur les actions.
Du côté de la zone euro, le début du mois de janvier est marqué par de bonnes surprises sur le front de l’inflation, qui ressort à un niveau supérieur aux attentes, mais cela ne se voit pas directement dans les indices, qui se replient très légèrement, après un mois de décembre très dynamique. Les inquiétudes déflationnistes, qui revenaient régulièrement l’année précédente, commencent à s’estomper.
Du côté des taux, le dix ans américain est passé de 1,8 % au mois de novembre à environ 2,5 % en janvier. En Europe, les taux s’orientent aussi à la hausse, avec le sentiment que le point bas a été atteint au mois de septembre 2016, même si Mario Draghi a garanti que la politique monétaire accommodante de la BCE perdurerait au moins jusqu’à la fin de l’année.
Une ombre à ce tableau cependant, les inquiétudes sur les négociations liées au Brexit se font de plus en plus vives, augurant des risques politiques qui pourraient survenir en Europe dans les prochains mois.
• Les espoirs : Le cycle de croissance aux Etats-Unis semble avoir été rallongé, éloignant ainsi les craintes d’un tassement de l’activité dans les prochains mois. Dans le même temps, l’Europe accélère aussi et voit s’éloigner le risque déflationniste.
• Les craintes : L’échéance de la formalisation du Brexit s’approche et les discours de la Première ministre Theresa May laissent craindre un « Brexit dur ».
FEVRIER
Optimisme exubérant des marchés américains
Au tout début du mois de février, et malgré un optimisme affiché sur l’économie américaine, la Fed décide de ne pas remonter ses taux directeurs. Les marchés d’actions réagissent en conséquence, avec une progression du S&P 500 de plus de 3,7 % pendant ce même mois. Dans le même temps, et malgré les espoirs suscités par la macroéconomie, les marchés d’actions européens continuent de marquer une pause. Dans ce contexte, alors que l’Allemagne a souvent été vantée ces dernières années pour le dynamisme de son économie comparé à la France, le groupe PSA annonce en février son intention de mettre la main sur le constructeur allemand Opel. Du côté des Etats-Unis, les modalités de l’entrée en bourse de la société de messagerie Snap, valorisée à plus de 22 milliards de dollars alors que la société a perdu 514 millions de dollars l’année précédente, témoigne de l’euphorie qui s’empare de certaines valeurs technologiques. L’action Apple, par exemple, cotée sur le Nasdaq, affiche fin février une progression d’environ 20 % depuis le premier janvier.
• Les espoirs : La reprise économique se confirme, aux Etats-Unis, mais aussi en Europe ou les indices avancés sont dans le vert.
• Les craintes : Les premiers signes que les réformes annoncées par Donald Trump pourraient prendre plus de temps que prévu apparaissent.
MARS
L’Europe refait son retard
Au mois de mars, comme attendu, la Fed a relevé d’un quart de point son principal taux directeur. Dans le même temps, elle a confirmé le maintien de son calendrier de relèvement de ses taux, avec trois mouvements prévus en 2017. Les interrogations sur une survalorisation des actions aux Etats-Unis se font cependant de plus en plus nombreuses, car selon certains professionnels, les bonnes nouvelles sont déjà toutes intégrées par le marché. Ces doutes interviennent alors que les républicains américains achoppent sur le vote de la réforme de l’Obamacare promise par Donald Trump pendant sa campagne électorale, laissant craindre que les mesures annoncées par le nouveau président et favorables à la croissance prendront du temps à être mises en œuvre, si elles le sont un jour.
En Europe, le mois de mars est marqué par le déroulement quelque peu chaotique de la campagne électorale française, qui a vu les principaux favoris à l’élection discrédités un à un. Malgré cela, les bourses européennes performent particulièrement bien en mars, refaisant leur retard sur la Place américaine.
Du côté des émergents, Pékin a abaissé ses objectifs de croissance à 6,5 % pour 2017, alors qu’auparavant le gouvernement chinois attendait plutôt une croissance comprise entre 6,5 % et 7 %. Cependant, cette nouvelle, largement anticipée, n’a pas inquiété les marchés, y compris émergents, même si dans le même temps des risques financiers dans ce pays se concrétisent, la Banque de Chine ayant été obligée d’agir en injectant plusieurs milliards de yuans dans le système financier pour faire face à des défauts sur le marché interbancaire.
• Les espoirs : La Banque centrale américaine relève ses taux conformément à son calendrier. L’Europe, de son côté, confirme ses bons chiffres de croissance, ce qui se traduit dans les indices boursiers.
• Les craintes : Les actions américaines apparaissent survalorisées à certains, les bonnes nouvelles étant intégrées dans les cours. La Chine abaisse légèrement ses perspectives de croissance dans un climat difficile pour certaines de ses banques.
AVRIL
Le calendrier électoral français au centre des préoccupations
Au début du mois d’avril, l’actualité est dominée par le calendrier électoral français. Les marchés européens s’inquiètent en effet de la possibilité de voir deux partis europhobes au second tour de l’élection présidentielle. Mais ces craintes sont quelque peu diluées du fait de la bonne orientation de l’économie mondiale. Le Fonds monétaire international souligne ainsi en avril qu’une amélioration de l’économie est constatée dans les pays développés, mais aussi dans les émergents.
A la fin du mois, le résultat du premier tour de l’élection présidentielle française rassure les marchés, qui anticipent une large victoire d’Emmanuel Macron contre Marine Le Pen au second tour. Les indices européens progressent en conséquence, même si ce résultat avait déjà été partiellement anticipé par les marchés le mois précédent. De son côté, la Banque centrale européenne, dans une réunion fin avril, confirme que malgré les bonnes nouvelles macroéconomiques, elle attendrait avant d’entamer un cycle de normalisation de sa politique monétaire. Aux Etats-Unis, les marchés se maintiennent, mais la présentation par Donald Trump de son budget laisse les observateurs dubitatifs.
• Les espoirs : La présence d’Emmanuel Macron, très favorable à la construction européenne, au second tour de l’élection présidentielle française rassure les marchés. La Banque centrale européenne continue d’être accommodante. La croissance européenne est toujours bien orientée.
• Les craintes : Le budget présenté par Donald Trump visant pourtant à abaisser l’impôt des sociétés américaines est accueilli froidement.
MAI
Baisse du risque politique en Europe
Au mois de mai, l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la France a fait baisser le risque politique en Europe. Cet événement couronne une période de hausse des marchés d’actions européens quasi ininterrompue depuis 10 mois. Cette baisse du risque politique se ressent sur la volatilité, dont le niveau apparait inférieur à celui des années 2005 ou 2006, avant la crise financière. Aux Etats-Unis, alors que la Fed prépare progressivement les marchés à une réduction de son bilan, la possibilité de voir Donald Trump menacé d’une procédure de destitution en raison d’un soupçon d’obstruction à la justice contribue à enclencher une baisse du dollar face aux autres monnaies. Cela n’empêche pas les actions américaines de continuer à progresser, le S&P 500 continuant de battre des records à la fin du mois. De l’autre côté de l’Atlantique, la levée des incertitudes politiques en zone euro provoque une hausse de la monnaie unique par rapport aux autres devises.
• Les espoirs : La bonne dynamique de l’Europe se confirme après la levée du risque politique en France.
• Les craintes : Les déboires de Donald Trump aux Etats-Unis font planer des doutes sur la dynamique de l’économie américaine. Le dollar commence à baisser par rapport aux autres monnaies et particulièrement face à l’euro.
JUIN
Les bourses américaines toujours au plus haut
Au début du mois de juin, l’actualité est encore marquée par les Etats-Unis, Donald Trump décidant de quitter les accords de Paris sur le climat conclus en décembre 2015. Cet événement n’a aucune incidence sur les cours des actions, mais il conforte le fait que les Etats-Unis tendent à se refermer sur tous les plans. Au début du mois de juin, les allocataires estiment que les bonnes nouvelles sont déjà toutes prises en compte par les marchés et que les indices d’actions ne devraient pas progresser plus qu’ils ne l’ont déjà fait lors des six derniers mois. La volatilité, particulièrement basse, inquiète maintenant, certains considérant à cette période de l’année qu’elle n’est plus un bon marqueur du risque et que la moindre mauvaise nouvelle pourrait provoquer des pics de tension.
D’ailleurs, les risques n’ont pas disparu. En Europe, par exemple, même si les allocataires s’y sont habitués, il n’est pas un mois sans que les nouvelles concernant les modalités du Brexit ne fassent la Une des journaux financiers.
Mi-juin, la Fed poursuit sa politique de relèvement progressif de ses taux d’intérêts et monte, sans surprise, ses taux directeurs d’un quart de point. Cela constitue la deuxième remontée des taux américains depuis le début de l’année, les portant à une fourchette de 1 à 1,25 %. Plus surprenant, la Fed a profité de l’occasion pour éclaircir ses intentions quant à la réduction de son bilan à travers un processus progressif et traduisant une volonté de ne pas surprendre les marchés. Les indices d’actions américains ont d’ailleurs digéré ces nouvelles sans encombre, l’indice S&P 500 affichant même une progression de 0,48 % pendant le mois, alors que les indices européens accusent une baisse d’un peu plus de 3 %.
• Les espoirs : La croissance se généralise dans tous les pays du monde. Les banques centrales ménagent les marchés.
• Les craintes : Les Etats-Unis optent pour des mesures de renfermement sur eux-mêmes.
JUILLET - AOÛT
Le dollar continue de chuter face à l’euro
La Banque centrale européenne explique dans la troisième semaine de juillet que la voie vers la normalisation sera longue. Ces précisions n’arrivent cependant pas à endiguer la chute du dollar, provoquée notamment par l’échec au Congrès de la réforme de l’Obamacare voulue par Donald Trump. A la fin du mois de juillet, la monnaie américaine atteint 1,18 face à l’euro, au plus bas depuis le mois de janvier 2015. Cet affaiblissement du dollar pourrait présenter des conséquences sur les résultats, jusqu’alors bien orientés, des entreprises européennes.
Ces deux mois voient cependant la confirmation des anticipations qui avaient été faites au début de l’année : les croissance américaines et européennes convergent désormais vers un taux de 2 % en 2017. Si une croissance qui s'accélère est une bonne chose pour l’Europe, les indicateurs avancés de l’économie du Vieux Continent, très positifs en août, participent à renforcer encore l’euro contre le dollar à la fin de l’été. Du côté des émergents, certains pays montrent des signes de redressement. C’est notamment le cas du Brésil qui, après la pire récession de son histoire, renoue avec la croissance.
Enfin, si le début de la période estivale s’est révélé particulièrement calme, la volatilité s’est toutefois accrue momentanément au mois d’août à cause d’échanges musclés entre la Corée du Nord et les Etats-Unis.
• Les espoirs : Une croissance mondiale généralisée, avec une accélération en Europe.
• Les craintes : La baisse du dollar inquiète les entreprises européennes. Les banques centrales sont prises entre la volonté de normaliser leur politique monétaire et la crainte de déstabiliser les marchés.
SEPTEMBRE
Un rebond en Europe et en Asie
Au début du mois de septembre, les investisseurs saluent la forte hausse du marché d’actions chinoises pendant l’été. Alors qu’au mois de mai ce dernier affichait un niveau comparable à celui observé au début de l’année, les actions chinoises ont bondi de près de 25 % en deux mois. La Chine fait aussi parler d’elle en interdisant les Initial coin offering (ICO), ces émissions de jetons digitaux ou de cryptomonnaies, participant à soutenir l’appréciation de ces dernières, selon les autorités chinoises. Il est vrai que celles-ci se sont fortement appréciées, le bitcoin, la plus connue d’entre elles, atteignant 5.000 dollars en septembre contre moins de 1.000 dollars au début de l’année.
Les marchés sont toujours concentrés sur les nouvelles venues des Etats-Unis, comme celles issues de la Fed, qui précise fin septembre son calendrier de réduction de son bilan, ou celles concernant la réforme de la fiscalité des entreprises américaines voulue par Donald Trump.
Mais le mois de septembre est aussi marqué par un retour en grâce des actions japonaises. Alors que ces dernières n’avaient que peu progressé depuis le début de l’année, elles bondissent de plus de 5 % en quelques semaines, tirées par de bonnes perspectives de croissance.
En Europe, la confirmation de la bonne santé de l’économie soutient les indices, qui progressent de près de 5 %.
• Les espoirs : Les marchés se reprennent en Asie, rebondissent en Europe, et continuent leur croissance aux Etats-Unis.
• Les craintes : Toujours autant d’incertitudes sur la capacité de Donald Trump à mettre en place les réformes fiscales aux Etats-Unis.
OCTOBRE
Les bonnes nouvelles l’emportent sur les tensions
Au début du mois d’octobre, les tensions géopolitiques ressurgissent en Europe, avec le vote organisé par la Catalogne en faveur de l’indépendance de la région. Si politiquement ce vote pose des problèmes – les Catalans ayant déclaré unilatéralement leur indépendance, Madrid décide de mettre la région sous tutelle –, il n’a eu que très peu de conséquences sur les marchés, aussi bien d’actions que de taux. Ainsi, l’écart entre le rendement espagnol à 10 ans et celui des emprunts d’Etat allemands de même échéance a recouvré mi-octobre ses niveaux d’avant le référendum.
A la fin du mois, la Banque centrale européenne, tout en reconnaissant que le quantitative easing ne peut pas durer éternellement, a précisé qu’elle resterait accommodante et continuerait son programme d’achat d’actifs – même si c’est de manière réduite – jusqu’en septembre 2018. Ce n’est que dans un second temps que les taux augmenteront.
Pendant ce temps, aux Etats-Unis, la réforme fiscale promise par Donald Trump se précise, ce qui fait réagir positivement les marchés.
Au Japon, les marchés d’actions s’envolent, progressant de plus de 8 % pendant le mois. Longtemps abandonnée par les allocataires, ces derniers sont maintenant de plus en plus nombreux à surpondérer ce marché dans leurs portefeuilles.
• Les espoirs : La réforme fiscale aux Etats-Unis avance. La BCE reste conciliante.
• Les craintes : Les tensions en Catalogne s’ajoutent à celles du Brexit en Europe.
NOVEMBRE - DECEMBRE
La respiration des marchés
Après un mois d’octobre dynamique sur les bourses européennes, ces dernières marquent le pas début novembre. Aucune mauvaise nouvelle ne justifie pourtant un repli des indices, mais les gérants attribuent ce mouvement à une simple « respiration » des marchés. Laquelle peut être parfois violente. L’action Altice, par exemple, à cause de résultats trimestriels inférieurs aux attentes, a perdu plus de 55 % de sa valeur entre le 30 octobre et la fin novembre.
Au mois de décembre, la Fed relève ses taux de 25 points de base. Ce mouvement est le troisième de l’année et était déjà très largement anticipé par les marchés. L’organisme relève par ailleurs ses anticipations de croissance pour le pays et se montre optimiste sur le plan de l’emploi. Dans le même temps, la réforme fiscale américaine est votée par le Sénat.
Enfin, les dernières semaines de l’année auront été marquées par une actualité forte sur le bitcoin, avec le lancement d’un contrat future sur la cryptomonnaie ou l’introduction de la blockchain (sa technologie sous-jacente) dans le Code monétaire et financier en France. Et ce dans un contexte ou le cours du bitcoin atteint 17.000 dollars, peut varier de plusieurs milliers de dollars par jour et laisse dubitatif nombre d’opérateurs comparant parfois ces mouvements à ceux des plus grandes bulles financières.
• Les espoirs : Une croissance généralisée dans le monde, des économies locales qui se portent bien, aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis ou au Japon.
• Les craintes : Les valorisations apparaissent maintenant élevées sur la majorité des classes d’actifs.