
Theam surfe sur l'engouement pour la gestion indicielle et le smart bêta
Theam est en ordre de bataille pour profiter de l'essor de la gestion passive. Réorganisée il y a un an autour de trois pôles d'expertises, dont la gestion indicielle et la gestion modélisée, la filiale de gestion de BNP Paribas IP s'est classée en 2014 au dixième rang en terme de collecte du classement des 44 gérants d'actifs européens fournisseurs d'ETF.
«Nous nous positionnons plutôt comme un fournisseur d'ETF de niche que comme un acteur global», précise à L'Agefi Denis Panel, le directeur général de Theam. Loin derrière Amundi, dont l'activité indicielle a engrangé 10 milliards de dollars (9,4 milliards d'euros) en 2014, la société de gestion a collecté 1,7 milliard d'euros l'an dernier, dont 1 milliard sur les ETF.
Theam a aussi collecté 1,1 milliard d'euros dans la gestion modélisée, qui regroupe les produits de «smart bêta». «Les stratégies de smart bêta permettent de s'exposer à des facteurs de risque, comme le value ou le momentum, quand la gestion passive traditionnelle offre des expositions à des marchés, le plus souvent des indices pondérés par capitalisation», décrypte Denis Panel.
Pour séduire, Theam met en avant ses performances. «Dans le marché des ETF, beaucoup mettent en avant le faible niveau de leurs frais de gestion mais les performances ne sont pas à la hauteur», insiste Denis Panel. L'ETF Eurostoxx 50 a ainsi battu son indice de référence de 68 points de base (pb) en 2014. Le fonds de «smart bêta» Quant Equity Europe a lui surperformé de 820 pb.
Afin de nourrir cette dynamique, intacte en ce début d'année avec 475 millions d'euros de collecte sur les ETF, Theam va lancer de nouveaux fonds cotés en 2015. Ce segment de marché, qui atteignait en Europe 458 milliards de dollars à fin décembre et 494 milliards à fin mars, devrait dépasser les 1.000 milliards d'ici à 2019, selon BlackRock. «Le smart bêta se développe aussi très rapidement», souligne Denis Panel. Theam évalue à 35% la croissance annuelle future du segment, où sa collecte a atteint 620 millions d'euros depuis janvier.
Dans le troisième pôle, dédié à la gestion protégée, Theam a en revanche encore pâti de la forte décollecte structurelle (-4,8 milliards d'euros) due aux fonds garantis arrivés à maturité. Pour contrer le non-renouvellement de ces produits, lié au très bas niveau des taux, Theam travaille sur une nouvelle génération de fonds garantis.