
Robeco
L’économie mondiale semble paralysée dans un contexte de ralentissement persistant, concentré dans le secteur manufacturier, et une phase d’incertitude généralisée en matière de politique économique. Une enquête officielle en vue d’une procédure de destitution a été lancée par les démocrates à l’encontre du président américain Donald Trump. L’indice PMI du mois d’août est entré dans une phase de repli, offrant peu d’espoirs aux investisseurs. S’agit-il d’un signe avant-coureur de la fin du cycle-malaise ? Nous pensons que nous sommes en effet dans un ralentissement de milieu de cycle, mais que l’économie mondiale devrait passer à la vitesse supérieure vers la fin de 2019. Le ralentissement mondial de la production automobile en milieu de cycle n’entraînera probablement pas un arrêt de la croissance mondiale.
Un ralentissement de milieu de cycle est habituellement causé par un ralentissement du cycle des stocks. Aujourd’hui, le ratio stocks / ventes aux États-Unis se situe à 1,45, un niveau semblable aux sommets de milieu de cycles observés en 1995 (1,44) et en 2016 (1,47). Cette similitude semble plutôt prometteuse, bien que la difficulté réside dans le fait qu’un ralentissement du cycle des stocks a historiquement coïncidé avec des ralentissements qui ont finalement tué l’expansion - comme en 2001. La présence d’un ralentissement du cycle des stocks est donc une condition nécessaire mais insuffisante pour déterminer si nous connaissons un ralentissement de milieu de cycle ou un malaise de fin de cycle.
Le consensus est que l’inversion actuelle de la courbe des taux aux États-Unis annonce une récession d’environ 18 mois, ce qui indiquerait que nous sommes effectivement en fin de cycle. Cependant, les deux derniers cycles économiques qui ont précédé celui que nous connaissons actuellement ont montré que les décalages entre l’inversion et la récession semblent s’être allongés, soit 29 mois après l’inversion de 2005 et 33 mois après celle de 1998.
À notre avis, un secteur des services et une base de consommateurs résilients pourraient permettre d’éviter un risque de récession immédiat, tandis que les faibles rendements réels actuels soutiendront l’activité économique mondiale à plus long terme. Dans l’ensemble, le niveau d’emploi est toujours élevé. Les rares grèves en cours aux États-Unis (GM) reflètent l’augmentation du pouvoir de négociation de la main-d’œuvre aux États-Unis par rapport aux employeurs. L’escalade des tensions entre Trump et Xi, alors que Trump est en difficulté chez lui, pourrait empêcher un retour rapide de la croissance, même si les nouvelles selon lesquelles les Etats-Unis et la Chine ont prévu des entretiens en face à face en octobre sont favorables à l’avenir à court terme.
Ce mois-ci, nous avons augmenté notre exposition aux actions en surpondérant les actions des marchés développés, car nous nous attendons à ce que les marchés commencent à intégrer dans les cours, et cela d’ici la fin 2019, une reprise de la croissance des économies développées début 2020, alors que les banques centrales continuent de soutenir les actifs risqués. Le débat mondial sur les mesures de relance budgétaire devrait s’intensifier, et cela d’autant plus que l’on s’attend à ce que l’économie allemande soit à la peine au cours du prochain trimestre. Au fur et à mesure que nous progressons dans cette expansion mondiale, nous pensons que dans cette phase du cycle, les actions pourraient surperformer les obligations high yield - le high yield étant un bon baromètre des risques de récession et plus sensible à une repentification de la courbe des taux. Nous restons vigilants quant aux risques de baisse en maintenant une surpondération des liquidités.