Placer hors des sentiers battus

L’émergence d’une nouvelle offre commence à séduire les distributeurs jusque-là réticents aux placements alternatifs
Source : Pexels

Les digues sont en train de céder. Jusqu’à présent, les distributeurs et notamment les conseillers en gestion de patrimoine (CGP) avaient la dent dure contre tous les types d’actifs dits « atypiques ». Une catégorie assez large qui regroupe plusieurs investissements non traditionnels (le vin, le cinéma, les forêts, les objets de collection…).

Mais depuis peu, leur discours évolue lentement car une nouvelle offre de placements atypiques est en train d’émerger. Elle revêt une forme plus classique (SCPI, SCI, fonds), à laquelle les CGP sont davantage habitués. Alors que l’investissement dans le vin et le viager vit une seconde jeunesse, les acteurs du crowdfunding font les yeux doux aux CGP et family offices. L’arrivée sur le marché des cryptomonnaies de sociétés de gestion ayant pignon sur rue, donnent à ces dernières leurs premières lettres noblesse. De quoi convaincre les conseillers les plus réticents d’allier performance et plaisir.

Le vin : investir avec un petit budget

L’une des principales idées reçues concernent l’investissement dans le vin. Beaucoup pensent qu’il est réservé aux grosses fortunes passionnées par les bonnes bouteilles et soucieuses de réduire leur imposition. La faute aux groupements fonciers viticoles (GFV) qui en freinent la démocratisation. A l’instar d’un club deal, ces véhicules sont fermés et ne peuvent accueillir que 150 investisseurs au maximum. Non seulement leur ticket d’entrée est assez élevé, mais leur rentabilité assez faible : entre 1 % et 3 % selon Bertrand Tourmente, associé du cabinet Althos Patrimoine et qui conseille ses clients sur ce type de placements. L’avantage fiscal est donc ce que les investisseurs viennent y chercher en premier (voir encadré ci-dessous).

Mais depuis quelques années, une nouvelle offre plus accessible tente de se faire une place. C’est le cas notamment des sociétés de gestion de cave comme iDealwine, Cavissima ou bien encore U’wine. Cette dernière, créée en 2014, se distingue en proposant un mandat de gestion en complément de sa casquette de négociant. Elle gère 24,5 millions d’euros d’encours et délivre un rendement brut annuel moyen de 9,9 % selon son président fondateur Thomas Hebrard.

Plus récemment, La Française Real Estate Manager a frappé un grand coup en lançant en janvier 2020 la première SCPI viticole du marché, LF les Grands Palais. Avec un ticket d’entrée à 10.000 euros, la société a voulu « rendre accessible le foncier viticole haut de gamme au grand public », selon Cyril Carteron, son directeur des produits de diversification. En dépit de son lancement dans un contexte compliqué, la SCPI a collecté 1,5 million d’euros net au 31 décembre dernier et réalisé deux investissements. Cyril Carteron l’assure : la stratégie de gestion et l’exigence de qualité des actifs sont les mêmes que celles des GFV de La Française REM, la diversification en plus. Car contrairement aux groupements fonciers viticoles, la SCPI vise à constituer un portefeuille de plusieurs propriétés. Une qualité qui devrait plaire aux CGP mais qui nécessite un compromis sur le côté expérientiel de ce type d’investissement.

Pas de visite d’exploitations, pas de bouteilles en cadeaux de prévus. Les associés de LF Les Grands Palais auront seulement droit à une « faculté d’achat » en plus du rendement annuel de leur placement s’ils adhèrent au club des propriétaires de Grands Crus. Il faudra également se montrer patient sur le rendement : la Française REM vise un taux de distribution sur valeur de marché (TDVM) minimum de 1,5 % alors que le TRI moyen de ses GFV est d’environ 6 %. L’objectif e peut faire sourire mais la SCPI a le mérite de contribuer à démocratiser l’investissement dans le vin et présente les avantages de la sécurité et de la mutualisation du risque. Ceux qui se refusent à sacrifier le rendement sur l’autel du plaisir peuvent toujours s’aventurer dans les montagnes russes des cryptomonnaies.

Les avantages fiscaux du vin

Les associés de GFV peuvent bénéficier d’une exonération fiscale sur les plus-values lors d’une cession de parts si le montant de la cession n’excède pas 15.000 euros ou à partir de la 23e année de détention de la part. Certains GFV permettent de bénéficier d’une réduction d’impôt de 18 % du montant net investi, dans la limite de 50.000 euros pour une personne seule, du double pour un couple. Les parts détenues depuis plus de deux ans sont exonérées de l’IFI à hauteur de 75 %, dans la limite de 101.897 euros et 50 % au-delà. Les transmissions et donations de parts sont exonérées de droits à hauteur de 75 % du montant investi, dans la limite de 300.000 euros et 50 % au-delà. 

Le bitcoin : des fonds ou des partenariats

Loterie, pari « casino », incontrôlables… Les CGP ne manquent pas de qualificatifs cinglants pour désigner les cryptomonnaies. La majorité semble encore hermétique à ce nouvel actif qui met la planète finance en émoi. Les reproches pleuvent, notamment sur le bitcoin, à qui il est surtout reproché sa très forte volatilité. Sa valorisation s’élève et s’écroule à un rythme qui donne le vertige. Certains dénoncent aussi son opacité qui le rend difficilement conseillable. « Nous n’embarquons pas nos clients sur un actif dont on ne comprend pas le sous-jacent », tacle Philippe Malatier, président du cabinet K&P Finance.

D’autres relèvent son impact écologique désastreux. « L’empreinte carbone du bitcoin est scandaleuse, surtout qu’il ne créé aucun emploi, s’insurge Bertrand Tourmente. Ce qui plait aux investisseurs c’est de pouvoir doubler leur mise. C’est un véritable pari casino ». En cause la fabrication de bitcoin, très énergivore. Pour en créer, les développeurs du monde entier doivent recourir à des algorithmes, c’est ce qu’on appelle le minage. Or, le nombre de bitcoins étant limité, plus il y en a en circulation, plus il est difficile d’en miner et plus la puissance de calcul des ordinateurs doit augmenter pour pouvoir suivre. Un cercle vicieux de plus en plus dénoncé par les pourfendeurs des cryptomonnaies. Jusque-là pourtant, le bitcoin était apprécié pour son côté virtuel, qui permet de spéculer sur une ressource numérique et non sur une ressource naturelle de la planète.

A noter enfin que si la fiscalité des cryptodevises est plutôt douce (seule la flat tax de 30 % s’applique sur les plus-values), elle peut aussi se révéler un véritable cauchemar à calculer. « Le prix d’acquisition n’est pas toujours facile à déterminer car les plateformes de trading permettent de convertir les gains en cryptomonnaies, prévient Alexandre Boutin, directeur de l’ingénierie patrimoniale du groupe Primonial. Il peut devenir intraçable, ce qui représente un risque pour l’administration fiscale ».

Beaucoup de critiques donc mais qui ne doivent pas occulter les avantages des monnaies virtuelles. Théoriquement décorrélées des marchés financiers traditionnels, elles sont censées offrir une diversification intéressante aux investisseurs. Ces derniers semblent l’avoir bien compris et sont en demande d’accompagnement. « Le bitcoin est devenue une classe d’actifs à part entière, ce qui n’était pas le cas il y a deux ans, et ce pour toutes typologies de clients, initiés ou non », assure Alexandre Tsouli, un des associés du family office LetUs. Il reconnaît toutefois que certains freins techniques persistent. « Certaines plateformes d’exchange sont hébergées en Europe de l’Est, ce qui n’est pas compatible avec nos critères de sécurité, notamment au niveau des transactions », concède-t-il.

Les verrous sautent pourtant les uns après les autres, notamment grâce à l’arrivée de gérants d’actifs sur ce secteur encore confidentiel. En parallèle des plateformes d’achat de cryptomonnaies en direct, ils proposent des fonds d’investissement qui pourraient davantage séduire les distributeurs. C’est le cas notamment de Napoleon AM qui a lancé fin 2019 Napoleon Bitcoin Fund, le premier fonds professionnel spécialisé de droit français régulé. Il vise à « répliquer la performance du bitcoin via des futures listés sur le Chicago Mercantile Exchange en règlement cash », pouvait-on lire dans le communiqué de presse du lancement. Accessible à partir de 100.000 euros, il offre une liquidité quotidienne aux investisseurs et une performance à faire rougir plus d’un gérant : 223,16 % en 2020. En août dernier, Fidelity Investments annonçait le lancement de son fonds Wise Origin Bitcoin Index Fund, réservé également à une clientèle avisée. Pour mémoire, c’est la société Tobam qui avait ouvert la voie des fonds crypto en lançant en 2017 Tobam Bitcoin Fund (non régulé).

Si les CGP freinent des quatre fers, la gestion de fortune semble elle décidée à aborder le virage des cryptomonnaies. Les banques Morgan Stanley et Goldman Sachs ont toutes les deux annoncé en ce début d’année qu’elles proposeraient des investissements dans les monnaies virtuelles à leur clientèle la plus aisée. A une autre échelle, LetUs a également souhaité répondre à la demande de ses clients. « Afin de garantir la sécurité des transactions, nous avons développé des partenariats avec des opérateurs divers en manière de gestion discrétionnaire, de brokerage, de conservation et d’investissements dans la blockchain », explique Alexandre Tsouli. Son familly office s’est associé aux plateformes CoinHouse et Ledger, deux spécialistes des cryptomonnaies qui ont su lui apporter des gages de sécurité et de pégagogie. La banque privée Suisse Bordier & Cie a elle aussi fait le choix du partenariat, en se rapprochant de la plateforme Sygnum pour permettre à ses clients d’investir dans un large choix de cryptomonnaies.

L’investissement dans les monnaies numériques est donc en train de changer. Mais à l’heure où l’on ne parle que de flécher l’épargne des Français vers l’économie réelle, les monnaies virtuelles, dont le cours n’obéit qu’à la loi de l’offre et de la demande, paraissent hors de propos. Problème : l’offre de placement en capital investissement, une des solutions les plus optimales pour investir dans le tissu économique, tarde à se démocratiser. Et s’il était temps de regarder les alternatives au private equity ?

Les NFTs ou la folie de l’art numérique

Depuis quelques semaines, certains collectionneurs s’emballent pour les NFTs. Les non-fungible tokens (ou « jetons non fongibles » en français) sont des actifs numériques authentifiés grâce à la technologie blockchain. Ils permettent ainsi d’acquérir un titre de propriété sur des vidéos, des mèmes ou bien des gifs. Ce qui pouvait être regardé comme une lubie d’internautes un peu particuliers est en passe de se transformer en tendance artistique.
Le mois dernier, Christie’s a vendu pour 69,3 millions de dollars l’œuvre « Everyday : the First 5.000 days » de Beeple (voir ci-dessus). Un collage 100 % virtuel de dessins réalisés tous les jours pendant 14 ans par l’artiste. A cette occasion, l’établissement de renom s’est mis aux monnaies virtuelles : la transaction a été réglée en Ethereum.
Les NFTs sont nés en 2017 grâce aux CryptoPunks, des œuvres d’art numériques de 24x24 pixels, générées de manière algorithmique. Achetés bon marché à l’époque, certains valent désormais cher, à l’image du « CyberPunk fumeur de pipe », vendu 7,56 millions de dollars en mars dernier. Le même mois, le fondateur de Twitter, Jack Dorsey vendait son premier tweet 2,9 millions de dollars. Son message ? « Je crée mon compte Twttr ».

Le crowdfunding : chercher la diversification

C’est peu dire que les Français semblent conquis par le financement participatif. L’année dernière, le secteur a collecté plus d’un milliard d’euros auprès des particuliers (1). C’est 62 % de plus qu’en 2019. Dans le détail, c’est l’immobilier qui tire le crowdfunding vers le haut. A lui seul, le segment a levé près de la moitié de la collecte (505 millions d’euros) et affiche un TRI affiche un TRI moyen de 9,3 %. Les plateformes semblent bien avoir gagné la confiance des investisseurs : leur ticket moyen a bondi de 200 %, passant de 1.581 euros en 2019 à 4.711 euros en 2020.

Tout n’est pourtant pas rose dans le financement participatif. Les TRI des segments autre que celui de l’immobilier sont honorables mais moins impressionnants. Le crowdfunding en prêt affiche lui un rendement compris entre 2 % et 6,27 %. Le taux de retard peut également faire lever quelques sourcils. Il s’élève à 5,7 % en moyenne pour les projets de plus de six mois. Sans être astronomique, le taux de défaut peut également conforter les plus réticents dans leur avis : 3,25 % pour le segment du prêt et 5,56 % pour l’equity.

Pourtant, quand on leur parle de crowdfunding, ce ne sont pas ces chiffres que les CGP relèvent. Ils pointent surtout l’absence de mutualisation des risques. C’est notamment le cas de Nadine Trémollières, directrice du pôle allocation d’actifs de Primonial, qui reproche au financement participatif une part d’irrationalité : « Il ne faut pas investir dans un projet uniquement parce qu’on aime l’histoire qui est racontée. Le capital-risque permet d’entrer dans des histoires industrielles beaucoup plus fortes ».

Philippe Malatier s’interroge lui sur la rentabilité : les tickets d’entrée sont certes bas (généralement autour de 1.000 euros), mais investir des montants trop faibles n’a pas vraiment d’intérêt selon lui. Là où certains peuvent y voir une forme de démocratisation du private equity, lui craint une perte de temps. « Nous préférons éviter de faire de l’épicerie fine sur ce type de sous-jacent et emmener nos clients fortunés vers le capital risque plus traditionnel, explique-t-il. Investir des petits montants n’a pas vraiment de sens compte tenu des contraintes réglementaires ».

Les critiques sont sévères. N’en déplaise aux puristes, le crowdfunding peut être une porte d’entrée dans la thématique du capital investissement pour les petites bourses. Les acteurs historiques du capital investissement sont encore réticents à abaisser leurs tickets. Ils craignent, sans doute à raison, de devoir gérer un flux plus important de petits montants qui pourrait entraver la mécanique bien huilée des appels de fonds. La récente initiative de Bpifrance, qui a lancé un fonds de fonds accessible dès 5.000 euros, est louable mais encore loin de la réalité de beaucoup de Français. Difficile donc de ne pas voir le boulevard qui existe pour les fintechs.

Alain Attalah, président fondateur du cabinet Trinity Gestion Privée, reconnaît le rôle qu’elles peuvent jouer dans la démocratisation du private equity en France mais dit plutôt se méfier des raisons qui peuvent pousser un promoteur à passer par ce type de financement. « Certains envisagent  l’utilisation du financement participatif lorsque leur bilan n’est pas consolidé ou lorsqu’un pool bancaire est insuffisant pour financer la totalité du projet. Le recours au crowdfunding peut indiquer que le promoteur n’a pas réussi à assurer sa stabilité financière », avance-t-il.

Pour faire leurs armes dans les placements atypiques, les CGP seraient sans doute plus à l’aise en recourant à une classe d’actifs qu’ils connaissent bien. Et laquelle est mieux placée que l’immobilier pour les aider à mettre un peu d’originalité en portefeuille ?

Le crowdfunding à l’assaut de la clientèle patrimoniale

La plateforme Anaxago a lancé en 2019 une entité spécialisée dans la gestion de patrimoine en architecture ouverte. Anaxago Patrimony s’occupe déjà de 500 des 8.000 clients du groupe Anaxago et gère 45 millions de ses encours (sur 200 millions d’euros au total). Une douzaine de fonds est déjà référencée dans son offre qui devrait s’élargir bientôt avec l’arrivée d’un contrat en assurance vie (selon nos informations, des discussions avancées avec un assureur sont en cours). « Nous nous positionnons entre les banques privées et les robots-conseillers », confie François Carbone, co-fondateur d’Anaxago. S’il reconnait une certaine forme de concurrence avec les CGP, il dit vouloir continuer à travailler avec eux. Une cinquantaine de cabinets a déjà signé un partenariat avec la plateforme de crowdfunding. Une banque privée a même investi 1,6 millions d’euros pour le compte de plusieurs clients dans ses projets. Des discussions avec une autre, appartenant à un important réseau, devraient aboutir à un nouveau partenariat d’ici peu.

Le viager sans rente : diversifier une assurance vie

Il n’est pas nouveau mais vit une seconde jeunesse. Autrefois réservé aux institutionnels, le viager sans rente se démocratise. Son principe est simple : l’investisseur paie en une seule fois le prix d’acquisition d’un bien résidentiel en échange d’une décote sur sa valeur. Le vendeur est ainsi assuré de toucher l’intégralité de son capital, plus important qu’en cas de viager traditionnel, mais est privé d’un complément de revenus mensuel. De son côté, l’investisseur se trouve perdant si le senior déjoue les tables de mortalité et « libère » son logement très peu de temps après l’avoir cédé. A chacun de faire ses calculs donc, quitte à se transformer en Madame Irma, tant les projections sont parfois compliquées à faire. « La segmentation du marché se fait en fonction des besoins du vendeur », résume Stanley Nahon, directeur général de Renée Costes, premier réseau national de viager en France. S’il veut compléter sa retraite, le vendeur devrait opter pour la rente, mais s’il a besoin d’une somme importante rapidement, il aurait meilleur compte à privilégier le viager sans rente.

Alors que le marché du viager croit de 5 % par an, soit quelques 5.000 transactions en 2020, le segment du sans rente n’en représente que 36 % (2). Le potentiel de croissance est donc important, d’autant qu’en parallèle des « viagéristes » traditionnels, des fonds d’investissement ont décidé de surfer sur la vague.

La société de gestion Turgot Asset Management s’est jetée dans le bain en 2017 en lançant ViaGénérations, la première Société civile immobilière (SCI) sur la thématique, disponible en unités de compte en assurance vie et en plan d’épargne retraite. C’est le fonds qui acquiert la nue-propriété des biens immobiliers résidentiels et en assure la gestion par la suite (location et vente). Avec 218 millions d’euros d’encours à fin mars, la SCI a eu le luxe de présenter une performance annuelle de 6,81 % fin 2020 et un track record qui n’est jamais descendu en-dessous de 6,42 % depuis sa création. Pour développer son fonds, Turgot AM n’a pas hésité à miser sur les distributeurs, à la fois fournisseurs de clients mais aussi de biens. Sa filiale Turgot Real Estate, spécialisée dans le viager, a développé une plateforme en marque blanche qui leur est dédiée. Elle leur permet de calculer rapidement la rentabilité de la vente d’un logement de leurs clients à la société de gestion.

La concurrence est pour l’instant assez faible, le marché avance prudemment pour tester l’appétit des CGP. Certains ne sont pas habitués au calcul du rendement, différent de celui d’un fonds classique : il s’agit en effet d’une projection de la rentabilité. « Cinq moteurs de performance contribuent à la stabilité des performances affichées : gain technique, reconstitution mécanique de la nue-propriété dans le temps, revalorisation annuelle des biens en portefeuille, libération anticipée, et la revente ou location des biens récupérés en pleine propriété », explique Thibault Corvaisier, directeur de la SCI Viagenerations. Pour l’heure, seul le brestois Federal Finance Gestion a rivalisé en lançant en juillet dernier une SCI similaire, Silver Avenir.

L’horloge tourne

Si la défiance des conseillers envers les actifs atypiques est parfois justifiée, leur réticence sur les placements plus récents peut poser davantage question. Et s’ils loupaient le train en marche ? Certains segments, qui se professionnalisent, comme le crowdfunding et les cryptomonnaies, semblent pouvoir s’inscrire de manière durable dans le paysage financier. Alors qu’ils cherchent des investissements qui leur font sens, les Français paraissent prêts à se voir proposer des solutions alternatives aux traditionnelles actions et obligations. La question n’est pas de savoir si les conseillers seront prêts à mettre de côté leurs a priori pour étudier les meilleures opportunités, mais bien quand ils se décideront à le faire. La sortie de crise sera peut-être l’occasion de revoir ses positions.

(1) Source : Baromètre du crowdfunding en France en 2020, Mazars pour Financement Participatif France.

(2) Source : Renée Costes, janvier 2020