
Mansartis
En octobre, les principales bourses ont accusé des baisses significatives allant de -5 % à -10 %. Il faut remonter à la « crise des subprimes » (2008-2009) ou à la « crise de la zone Euro » (2010-2012) pour constater des baisses d’un telle amplitude. Ces dernières années, prévalait une absence de volatilité sur les marchés actions. A titre d’illustration, en 2017, la volatilité implicite sur le S&P 500 est passée sous les 10 %, niveau historiquement faible.
La baisse des marchés en octobre s’explique par une augmentation simultanée de certains risques que nous classons en 3 catégories :
Les risques politiques. La « guerre commerciale » menée par les Etats-Unis déstabilise le commerce international qui a été un des principaux moteurs de la croissance des dernières années. Cependant, la Chine parait désormais favoriser l’apaisement. En Europe, les tensions autour du budget italien ont entrainé une forte remontée des taux et ravivé le souvenir de la crise grecque et les craintes d’explosion de la zone Euro. Dans le même temps, l’impasse des négociations autour du Brexit persistent.
Les risques liés au changement d’environnement monétaire. La politique monétaire de la réserve fédérale américaine continue d’être au cœur des préoccupations des investisseurs. Les dernières publications témoignent d’une économie américaine en plein boom sous l’impulsion de la baisse de la fiscalité et également de conditions monétaires qui demeurent accommodantes, en dépit des huit hausses de taux réalisées par la Fed. En octobre, l’économie américaine a créé 250.000 emplois avec un taux de chômage se maintenant à 3.7 %, niveau historiquement bas. Dans ce contexte, les taux d’intérêt à 10 ans sont passés au-dessus des 3 % tandis que la Fed continue de communiquer sur une poursuite de son resserrement monétaire. La détermination affichée de la Fed inquiète aujourd’hui les investisseurs qui craignent une surréaction de cette dernière qui pourrait plonger la principale économie mondiale en récession. Le consensus des économistes intègre désormais ce risque dès 2020.
Les risques liés à la hausse du prix du pétrole. Le prix du pétrole, sous l’effet de la croissance économique et de tensions géopolitiques, a enregistré une hausse de près de 25 % du début de l’année à fin septembre. Toutefois, face aux craintes de ralentissement économique, les prix ont effacé la quasi-totalité de leur gain en octobre.
En novembre, les marchés boursiers ont débuté le mois sur un rebond, laissant entrevoir la fin du stress connu en octobre. Toutefois, les risques n’ont pas totalement disparu.
Si les inquiétudes liées aux changements de politique monétaire ne pourront être écartées à court terme, un apaisement du risque politique peut être envisagé. De même le reflux du prix du pétrole est une bonne nouvelle pour la croissance des pays développés. Bien qu’il soit un peu tôt pour affirmer qu’une solution au Brexit soit trouvée, les nouvelles semblent plutôt positives. Par ailleurs, le résultat des élections aux Etats-Unis ouvre la voie à une cohabitation qui pourrait freiner le Président Trump.
Quant au contexte économique, il reste positif tant sur le plan microéconomique que macroéconomique. La saison de publications a témoigné d’un fort dynamisme économique, notamment des sociétés américaines qui, en plus, ont bénéficié de la baisse d’impôt. Ainsi, au troisième trimestre, les ventes progressent de plus de 8 % tandis que les bénéfices enregistrent une croissance de 26 %.
Dans la mesure où de nombreux sujets restent encore une source d’inquiétudes pour les investisseurs, nous préférons maintenir une sous-exposition structurelle aux marchés actions et une sensibilité faible au risque obligataire, dans l’attente d’une meilleure visibilité. Toutefois, un apaisement des risques politiques pourrait nous permettre, tactiquement, d’envisager une hausse des expositions de nos portefeuilles aux actions, dont les niveaux de valorisations sont devenus plus attractifs après la baisse du mois d’octobre.
Points forts du marché
Dynamisme de l’activité économique et bons résultats des entreprises
Volonté des banquiers des banquiers centraux d’être transparent dans leur changement de politique
Correction des dernières semaines et retour vers des niveaux de valorisation plus attractifs
Points faibles du marché
Tensions géopolitiques (Guerre commerciale, Italie, Brexit)
Hausse du prix du pétrole
Resserrement des taux aux États-Unis