Malgré des taux réels négatifs, les dépôts à vue atteignent des records

Par NewsManagers. La rationalité financière est absente de certains acteurs en France. Les dépôts à vue ont atteint un plus haut niveau historique fin 2018, à 1.017 milliards d'euros, indique le dernier Bulletin de la Banque de France. Un niveau record obtenu "malgré des taux de rémunération réels négatifs". Ils ont été en moyenne de – 1,7 % en 2018 pour les sociétés non financières, et de – 1,2 % pour les ménages. Cela signifie que les entreprises non financières et les ménages français acceptent de perdre leur argent en le laissant dormir sur des comptes non rémunérés et qui de fait, perdent de la valeur en raison de l'inflation.

Ces dépôts à vue concentrent 60 % de l’ensemble des dépôts bancaires et portent la croissance de la masse monétaire. Pour autant, la part de la monnaie au sens large dans le patrimoine financier des ménages reste stable à 10 % environ.

De 2015 (début du Quantitative Easing de la Banque centrale européenne) à fin 2018, la moyenne de la contribution des dépôts à vue à la croissance de la masse monétaire M3 s’établit à + 4,5 %, presque le triple du rythme observé lors de la décennie précédente (+ 1,6 % en moyenne entre 2005 et 2014). En 2018, cette croissance a été de 8,5% en partie atténuée par rapport à 2017.

Depuis 2015 les sociétés non financières (SNF) françaises sont à l’origine de 53 % des dépôts à vue, les ménages en représentant 42 %.