Immobilier ancien

Lorsque les taux sont bas, la pierre va !

Le volume des ventes continue de progresser, soutenu par des taux de crédit attractifs
Les prix augmentent dans les zones tendues mais ils stagnent ou baissent dans les autres

Record battu ! Selon la dernière note de conjoncture immobilière des Notaires de France, « le nombre de transactions de logements anciens réalisées au cours des douze derniers mois est estimé à 839.000, en hausse de 15 % sur un an ». Le dernier point haut enregistré en février 2012 faisait état de 834.000 opérations. Du côté des réseaux immobiliers, le sentiment que le marché reprend des couleurs est également bien partagé. « Aujourd’hui, la reprise du segment de l’immobilier ancien n’est plus seulement annoncée, mais bien actée. Il semble enfin retrouver sa fluidité d’antan », précise Yann Jéhanno, directeur exécutif du réseau Laforêt.

Des facteurs conjoncturels qui nourrissent la reprise.

Cette hausse des transactions s’explique notamment par le fait que « les acheteurs n’anticipent plus de baisses de prix et jugent le moment opportun pour franchir le pas étant donné les taux d’intérêt historiquement bas. Les conditions de financement constatées depuis plusieurs mois favorisent cette augmentation des volumes », précise Notaires de France. Les taux de crédit n’ont fait que dégringoler depuis les deux dernières années. Alors qu’on empruntait encore à 2,23 % en octobre 2015, la moyenne est tombée à 1,41 % sur l’ensemble de la production en septembre 2016 selon les derniers chiffres de l’Observatoire du Crédit Logement. « Plusieurs facteurs conjoncturels se conjuguent pour expliquer la reprise du marché de l’immobilier ancien : la démographie, avec une population française en augmentation constante ; l’évolution de la structure des foyers, avec la progression du nombre de familles recomposées et monoparentales qui engendre de nouveaux besoins en logement ; enfin, la perspective d’une retraite insuffisante qui encourage les Français à investir dans la pierre pour se préparer un complément de revenus », analyse Yann Jehanno.

Un marché francilien hétérogène.

Sans réelle surprise, ce sont les zones tendues qui voient leurs prix légèrement augmenter alors que dans les autres, ils auraient plutôt tendance à stagner, voire baisser. En Ile-de-France, « les prix des logements anciens progressent pour le deuxième trimestre consécutif (0,8 % par rapport au premier trimestre 2016). Sur un an, les prix continuent donc de se redresser : 1,4 % entre le deuxième trimestre 2015 et le deuxième trimestre 2016. Cette reprise concerne à la fois les maisons (+1,2 % sur un an) et les appartements (+1,5 %) », indique la note de conjoncture de Notaires de France. Le baromètre du réseau MeilleursAgents.com fait état d’une croissance des prix de 2,1 % sur un an dans Paris. « A Paris, les prix ont augmenté de 0,4 % en moyenne au mois de septembre. Les petites surfaces (studio et deux pièces) voient même leurs prix augmenter de 0,8 % alors que ceux des grandes surfaces (trois pièces et plus) sont restés stables », précise Sébastien de Lafond, président de MeilleursAgents.com.

Selon les dernières statistiques de LPI-Seloger, le prix moyen du m2 à Paris est repassé au-dessus de la barre des 8.500 euros. Le deuxième département qui enregistre la plus forte hausse, c’est le Val-de-Marne avec 1,6 % sur un an. Par comparaison, l’ouest francilien affiche une progression plus modérée de 1 % dans les Hauts-de-Seine et 0,3 % dans les Yvelines. Les départements en Grande Couronne affichent des volumes en baisse, à l’image du Val d’Oise, de la Seine-et-Marne ou de l’Essonne. « Les prix de la Grande Couronne ont baissé partout en septembre (-0,3 % en Seine-et-Marne, -0,5 % en Essonne et -0,3 % dans le Val d’Oise) sur des marchés atones où une faible demande ne parvient pas à s’accorder à une offre trop exigeante », précise Sébastien de Lafond. Le prix moyen au m2 des appartements en grande couronne est d’environ 2.880 euros selon les statistiques de Notaires d’Ile-de-France. Le prix moyen des maisons est de 270.000 euros.

Des prix en baisse en province, sauf dans les grandes métropoles.

Selon Notaires de France, « en province, les prix des logements anciens se replient légèrement entre le premier et le deuxième trimestre 2016 (-0,5 %) après trois trimestres de légère hausse ». Mais ce recul concerne essentiellement le marché des appartements car sur le segment des maisons, c’est au contraire une hausse de 0,6 % qui a été enregistrée entre le deuxième trimestre 2015 et celui de 2016. « En termes de prix médians, les évolutions restent disparates d’un département à l’autre », indique Notaires de France.

Nîmes est une bonne illustration de ce contraste puisqu’elle affiche une baisse de 8,4 % sur un an sur les appartements (prix moyen au m2 de 1.470 euros), alors que le prix des maisons a augmenté de 5,1 % (prix moyen de 208.000 euros). Même démonstration sur Montpellier où le prix moyen au m2 des maisons a progressé de 11,8 % sur le deuxième trimestre 2016 (avec un prix moyen de 312.500 euros)  alors dans le même temps le prix des appartements à chuté de 3,8 % (prix moyen au m2 de 2.450 euros). La situation est plus équilibrée dans les grandes métropoles : Lyon affiche une hausse sur les deux segments (2,7 % pour les appartements et 8,3 % sur les maisons). Même constat avec Bordeaux qui affiche une progression de 1,7 % sur les appartements et de 5,9 % sur les maisons.

Embellie sur le marché du neuf.

Selon les derniers chiffres de la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI), sur les douze derniers mois (entre septembre 2015 et août 2016), le nombre de permis de construire délivrés a progressé de 11,4 % par rapport aux douze mois précédents. « Les logements collectifs restent le principal moteur de la croissance du secteur avec une hausse des autorisations de construire sur les trois derniers mois en hausse de 13 % par rapport à la même période de 2015. Le nombre de logements commencés est le plus élevé depuis quatre ans avec 363.500 démarrages de chantier sur les douze derniers mois », précise la FPI. En ce qui concerne les prix, le dernier baromètre LPI-SeLoger indique une augmentation soutenue depuis l’été, de l’ordre de 1,2 % pour les appartements et 0,3 % pour les maisons. « Les prix se situent maintenant à 2 % au-dessus de leur niveau d’il y a un an », indique le baromètre.