Londres détaille ses plans en cas d’absence d’accord sur le Brexit

Pour les services financiers, le gouvernement britannique attend de l’UE une approche pragmatique et réciproque.

Par L'Agefi Quotidien

Dominic Raab, le nouveau secrétaire d’état au Brexit en remplacement de David Davis, passait hier son grand oral. De retour de Bruxelles où il s’est entretenu cette semaine avec Michel Barnier, le négociateur européen, il a délivré devant un parterre de journalistes et de responsables d’associations professionnelles un discours teinté d’optimisme : «Je continue de penser que l’obtention d’un bon deal est, de loin, le résultat le plus probable.» La publication, hier, de 25 fiches techniques sectorielles, sur un total de 80, visait à montrer que le Royaume-Uni est néanmoins prêt à parer à l’éventualité d’une absence d’accord.

Dans les services financiers, les conséquences ne seraient pas négligeables : les prestataires de services de paiement perdraient leur accès direct aux infrastructures centrales, comme Target2 et Sepa. «Les clients pourraient être confrontés à une augmentation des coûts et à un allongement des temps de procédure pour les transactions en euros», indique la fiche technique. Les frais bancaires pour les paiements par carte entre l’UE et le Royaume-Uni pourraient augmenter et les expatriés britanniques en Europe ne plus avoir accès à leurs comptes bancaires au Royaume-Uni.

Les institutions financières ne sont pas à l’abri d’une interruption brutale de services : Londres a rappelé avoir déjà accordé aux banques et chambres de compensation européennes un régime d’autorisation temporaire afin de garantir la poursuite de leurs activités sur le sol britannique pendant un maximum de trois ans après le Brexit. Des dispositions transitoires seront aussi bientôt actées pour d’autres secteurs financiers, comme les agences de notation ou encore les dépositaires centraux de titres.

Mais Londres a tenu à rappeler que ses actions unilatérales ne pourraient pas résoudre toutes les difficultés. Le Royaume-Uni compte sur l’UE pour proposer des solutions analogues aux établissements britanniques situés dans un pays de l’UE. En l’absence d’action de la part de Bruxelles, les Bourses britanniques pourraient ne plus pouvoir coter les entreprises européennes. Le gouvernement britannique a également admis que les sociétés de l’UE pourraient aussi se retrouver dans l’impossibilité de réaliser certaines transactions sur les dérivés et les actions sur les échanges britanniques. Un scénario du pire que les lobbys de la City continuent de redouter.