L'IA pourrait renforcer la confiance envers les conseillers

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Différents experts lors d'une table ronde organisée par Aurexia Consulting ont noté l'enjeu de transparence dans le monde de la finance que l'intelligence artificielle et ses algorithmes pourraient résoudre.

L'intelligence artificielle (IA) pourrait être un moyen de renforcer la confiance des clients particuliers envers leur conseiller bancaire. C'est l'idée qui a été émise par différents experts lors d'une table ronde organisée mardi soir par Aurexia Consulting à l'occasion des Awards de l'Intelligence Artificielle (AI Awards). "On le sait, il y a à la fois une certaine opacité du monde de la finance et une méconnaissance financière de la part des Français, a commenté un expert d'Aurexia. C'est un paradoxe alors que nous sommes tous de plus en plus dépendants de la finance et des banques. Il y a là un enjeu de transparence que l'intelligence artificielle et ses algorithmes pourraient résoudre".

 

"L'intelligence artificielle ajoute du temps pour davantage d'interactions entre les humains, précise Nicolas Berland, directeur de Dauphine Recherche en Management à l'Université Paris Dauphine. Les tâches à faible valeur ajoutée pourraient disparaitre. Il y aura forcément un impact sur l'emploi mais l'IA apporte  aussi des opportunités".


De son côté, John Rauscher, expert en IA et ancien co-fondateur d'Yseop a rappelé que l'IA permettait trois choses. "La première est la découverte de données pour découvrir une tendance sur les marchés ou des risques, c'est alors une technologie de type statistiques. C'est un réseau de neurones, du machine learning, du deep learning. La deuxième utilisation est le marketing one to one : vous mettez à la poubelle tout ce que vous avez appris en école de commerce sur le profil des clients et la segmentation: il n'y a plus de segmentation. Chaque client est son propre segment grâce à un raisonnement sur les données qui permet l'hyper-individualisation des clients. C'est une sorte de Graal que la finance recherche depuis 30 ans. Le troisième champ c'est l'automatisation des tâches. Le nombre de données utilisées et le nombre de produits a explosé depuis 15 ans. Cela associé au renforcement de la réglementation et à la meilleure information disponible pour les clients fait que le conseiller ne sait plus faire, il est obligé d'être assisté". De quoi permettre potentiellement un meilleur conseil de la part des institutions financières ont consenti les experts présents.

 

"L'intelligence artificielle est déjà présente dans les banques depuis 20 ans, a toutefois nuancé Joelle Durieux, directrice générale du Pôle de compétitivité mondial Finance Innovation. Les banques n'en parlent pas en tant qu'IA mais elles intègrent énormément d'algorithmes et de technologie dans leurs process, comme dans la gestion d'actifs, la gestion des risques. Ce qu'on voit chez Finance Innovation c'est que la finance part désormais dans une allure folle, va de disruption en disruption, et que le régulateur court derrière ce risque de transformation profonde. Les financiers eux mêmes ne savent plus trop bien comment canaliser tout cela".