
Les perspectives de l’économie allemande s’assombrissent

Par L’Agefi Quotidien. - La fin d’année 2018 est à oublier pour l’économie allemande. Son PIB a crû très marginalement de 0,02% au dernier trimestre, ce qui lui a permis d’éviter d’extrême justesse une récession, après sa contraction de -0,2% enregistrée au cours des trois mois précédents. Le rythme annuel de croissance a ralenti, de 1,1% à 0,6% d’un trimestre sur l’autre. Si le détail des chiffres sera dévoilé la semaine prochaine, la demande intérieure et l’investissement dans le secteur de la construction notamment ont permis à l’activité allemande, pénalisée par des facteurs temporaires dans l’automobile et dans la chimie en raison des longs week-ends et du bas niveau du Rhin, de rester à flot. Mais la probable contribution négative du commerce extérieur constitue une source importante d’inquiétude pour cette année.
« L’année 2018 qui avait débuté avec l’espoir que l’Allemagne affiche sa meilleure performance depuis 2011 a terminé sur de fortes inquiétudes », résume ING. Si la croissance allemande a déjà ralenti à 1,5% en 2018, après deux années de solides performances de 2,5% et 2,2%, ses perspectives pour cette année ont subi une révision à la baisse de 0,7 point par la Commission européenne, la plus forte des pays de la zone euro. A seulement 1,1%, elle est en outre soumise à des forts risques baissiers. « Les principales raisons de la faiblesse sous-jacente de l’économie allemande sont liées au ralentissement de l’activité en Chine et du commerce avec l’Europe, notamment avec la menace de hausse des droits des douane des Etats-Unis sur le secteur automobile », explique Frédérik Ducrozet, économiste chez Pictet.
Les Etats-Unis imposent à l’heure actuelle des droits de douane de 2,5% sur les importations de voitures, inférieurs à ceux de 10 % imposés par l’Europe, même s’ils atteignent 25 % sur le segment clé des camionnettes arrivant sur le territoire américain, contre 16% pour l’Europe. Donald Trump a ouvert un examen pour déterminer si l’économie américaine était menacée par les importations automobiles et si les droits de douane devaient être relevés à 25 %. Son résultat sera publié dimanche. Sur les 29% d’exportations européennes aux Etats-Unis, 17 % sont allemandes (22 milliards d’euros). « Une hausse des droits de douane américain de 2,5 à 25 % aurait un effet négatif direct sur la croissance allemande de 0,3 à 0,4 par an, pouvant monter à 1,1 point en ajoutant les effets indirects », ajoute Pictet