Les marges des gérants européens ont baissé au premier semestre

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L'engouement pour les investissements avec des frais plus faibles a globalement compensé l'effet bénéfique sur les résultats de l'appréciation des marchés selon Moody's, qui note pour l'asset management des enjeux de long terme comme la rotation de la gestion active vers la gestion passive et les évolutions réglementaires de plus en plus coûteuses.
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Dans un rapport intitulé « Asset Managers -- Europe Update : AUM mix shift offsets positive market effect », l'agence Moody's Investors Service note qu'en Europe, l'engouement pour les investissements avec des frais plus faibles a globalement compensé l'effet bénéfique sur les résultats lié à l'appréciation des marchés. Au total, les actifs des sociétés de gestion européennes analysées par Moody's ont progressé de 4% et représentaient, au premier semestre 2017, 9.000 milliards d'euros. La collecte nette s'établissait à 117 milliards d'euros sur cette période, contre des sorties de 7,8 milliards d'euros l'année précédente sur la même période. Néanmoins, le secteur est confronté à des enjeux de long terme : la rotation de la gestion active vers la gestion passive et les évolutions réglementaires qui augmentent les coûts de mise en conformité. De plus, la valorisation élevée des actifs accentue les risques de correction des marchés.

« Malgré une conjoncture de marchés favorable au premier semestre, les gestionnaires d'actifs européens n'ont pas été en mesure d'augmenter leurs revenus générés par les commissions », constate Marina Cremonese, analyste senior VP chez Moody's. « Ceci renforce nos inquiétudes quant aux changements structurels auxquels sont confrontés les gestionnaires actifs ».

Au total, les commissions de gestion sont restées globalement stables au premier semestre 2017, en hausse de seulement 1% comparativement à décembre 2016. Cette stabilité s'explique par la pression concurrentielle et la préférence des investisseurs pour des produits à plus faible marge.

Le chiffre global occulte toutefois l'existence d'une grande disparité entre les sociétés de gestion d'actifs. Les commissions de gestion d'Amundi ont augmenté de 8,5% au premier semestre - soit la plus forte hausse parmi les acteurs européens - le français étant seulement devancé par l'italien Azimut qui a vu ses commissions croître de 16%.

La hausse des commissions d'Amundi s'explique par ses 28,8 milliards d'euros de collecte sur la période provenant d'une clientèle de particuliers et d'institutionnels.

La consolidation du secteur demeure un enjeu important, d'après l'agence, en raison du besoin croissant pour les sociétés de gestion de réaliser des économies d'échelle et de renforcer leur efficacité opérationnelle face aux pressions baissières sur les commissions perçues.