Michel Mouillart, professeur d’économie à l’université de Paris X Nanterre

Les indices ne sont pas représentatifs de l’évolution de la valeur des biens

L'Agefi Actifs. - Les prix élevés des biens immobiliers constituent-ils un frein à la reprise ?

Michel Mouillart. - La faiblesse des transactions ne s’explique pas par le niveau trop élevé des prix par rapport au pouvoir d’achat des acquéreurs, mais par l’état du marché de l’achat / revente qui reste freiné par des acheteurs à qui on a laissé croire que les prix allaient baisser.

Cela ne signifie pas que les prix des biens immobiliers sont accessibles à tous, mais il faut garder à l’esprit que par marché, on entend les ménages qui sont en mesure de réaliser leurs projets. Il s’avère que ceux-ci n’ont pas perdu de leur pouvoir d’achat entre la première moitié

des années 90 et aujourd’hui.

La baisse des prix en 2009 est-elle réellement représentative du marché ?

- L’impression que les prix ont reculé vient du blocage du circuit de la revente qui a fait sortir les biens les plus chers (mais aussi les meilleurs et les plus beaux) du marché. Les indices ont reculé parce que la composition du marché a changé, mais ils ne sont pas représentatifs de l’évolution de la valeur des biens. Les indices des organisations professionnelles sont calculés à partir d’une moyenne pondérée d’affaires réalisées sans tenir compte d’un effet qualité. Celui des notaires le prend en considération mais lorsqu’un choc important surgit, le panier de référence se trouve ne plus être représentatif du marché.