Fonds actions

Les hauts dividendes assortis d’une couverture

VIA AM vient de lancer, en partenariat avec la Société Générale, deux fonds investis sur les actions à haut dividendes
Une couverture systématique vise à diviser par deux le niveau de risque de ces produits, comparé aux indices actions traditionnels
guillaume dolisi, laurent pla, fondateurs et cogérants chez VIA AM

Lorsque les marchés d’actions progressaient sans discontinuer, avec une volatilité extrêmement faible, les investisseurs n’étaient pas forcément motivés pour chercher du rendement ou assortir leur exposition aux actions d’une protection. Aujourd’hui, après le coup de froid sur les marchés au mois de février, cette problématique se fait de plus en plus prégnante.

Le timing est donc plutôt bon pour VIA AM, qui a lancé en partenariat avec la Société Générale, au mois d’octobre, deux fonds, Solys VIA Smart Income Europe et Solys VIA Smart Income World. Ceux-ci, gérés par Guillaume Dolisi et Laurent Pla, ont en effet pour objectif de délivrer, à partir d’une sélection d’actions à hauts dividendes et de stratégies de couverture, un rendement de 4 à 5 % avec un risque de moitié inférieur à celui des actions. « L’objectif de rendement et de risque de ces fonds est très différent d’un fonds actions classique. Leur objectif est de procurer le maximum de rendement pour un risque jusqu’à 50 % inférieur à celui des actions, ils peuvent se comparer à des fonds d’obligations convertibles ou crédits high yield », précise Guillaume Dolisi.

Sélection de titres. Comme pour d’autres fonds de sa gamme, le gérant s’appuie, pour élaborer son portefeuille, sur son modèle propriétaire de sélection de titres. Lors de leur passage dans diverses maisons de gestion, Guillaume Dolisi et Laurent Pla – qui, après avoir fait une partie de leur carrière à la Société Générale, ont notamment créé et géré de 2007 à 2015 le fonds Guru de BNP Paribas –, ont mis au point un processus systématique d’analyse des titres en utilisant et retraitant les données comptables des entreprises. A partir d’un univers de 600 valeurs européennes pour le fonds Smart Income Europe et de 3.000 valeurs mondiales pour le Smart Income World, les gérants cherchent à identifier les sociétés les plus solides, capables de verser des dividendes élevés et réguliers. « Nous cherchons les sociétés qui, non seulement distribuent d’importants dividendes, mais aussi – et surtout – disposent de bilans très solides. Le dividende doit être la conséquence d’une performance économique et pas seulement d’une décision de distribution », explique Guillaume Dolisi.

Construction de portefeuille. Ensuite, chaque mois, le gérant sélectionne les 20 meilleures sociétés de son univers. Il investit sur celles-ci pour un douzième de son portefeuille, positions qu’il garde ensuite pendant un an. Le fonds est donc constitué de douze sous-portefeuilles sans cesse renouvelés. « Le poids de chaque ligne dans le fonds est donc proportionnel au nombre de fois où la valeur se trouve dans nos douze sous-portefeuilles. Si elle est présente dans chacun d’eux – c’est-à-dire qu’elle a, chaque mois de l’année, été sélectionnée parmi les meilleures de son univers –, son poids dans le fonds peut atteindre 5 %. A l’inverse, si une valeur n’a été sélectionnée qu’une fois, elle ne représentera qu’environ 0,4 % du fonds », explique Guillaume Dolisi.

Couverture. Cette sélection de valeurs hauts dividendes étant faite, le gérant déforme ensuite le profil de risque du fonds de manière synthétique. Pour augmenter le rendement de son produit, il abandonne une partie de la hausse du marché en vendant des options d’achat. Enfin, il se protège contre la baisse en achetant des options de vente. C’est la Société Générale, qui est le distributeur des fonds – destinés à tout type de clientèle –, qui se charge de gérer les opérations sur les dérivés des deux produits en continu. « La vente d’options d’achat et la gestion très fine de la couverture en continu demandent des infrastructures très importantes. Il n’y a que quelques banques au monde, comme la Société Générale, qui sont capables de le faire », précise Guillaume Dolisi.