Les Français gonflent leur épargne bancaire

La rédaction
Depuis mars, et le début de la pandémie de Covid-19, les ménages ont accumulé à fin juillet 85,6 milliards d’euros à la banque.

Mauvaise nouvelle pour la consommation. Les Français continuent de mettre toujours plus d'argent de côté. L’épargne financière (hors placements non bancaires, c’est‐à‐dire la différence entre les dépôts y compris numéraire et les crédits) accumulée depuis mars 2020, atteint 85,6 milliards d’euros à fin juillet, après 76,2 milliards en juin, indique vendredi matin la Banque de France.

Les dépôts bancaires des ménages ont ainsi augmenté de 15,8 milliards d’euros en juillet. Le rythme tend à ralentir par rapport aux mois précédents. Les Français avaient accumulé 17,1 milliards en juin, et 19,6 milliards en mai, mais le niveau «reste nettement au‐dessus de sa moyenne pré‐covid de janvier 2017 à février 2020 (+5,9 milliards d’euros)», précise la Banque de France. Un pic de 25,1 milliards d'euros avait été constaté en avril, sous l'effet du confinement, après 20 milliards en mars.

Reprise du crédit

Au côté de cette thésaurisation, le crédit bancaire poursuit la reprise initiée en mai. Les flux nets de crédits bancaires ont atteint 8,4 milliards en juillet, après 10,1 milliards en juin et 7,9 milliards en mai. Le crédit à la consommation contribue pour environ un quart à cette reprise (+2,4 milliards d’euros en juillet après 2,9 milliards en juin), le reste venant des crédits à l’habitat (+6,1 milliards en juillet après +7,2 milliards en juin).

«Cette progression est pour partie soutenue par les moratoires accordés, qui viennent réduire le volume des amortissements, mais également par la réouverture progressive de l’activité immobilière, marquée selon toute vraisemblance par un effet de rattrapage (projets d’achat et dossiers en suspens durant la crise du Covid-19)», explique la Banque de France.

Le montant réel d'épargne est encore bien supérieur. Les statistiques de la Banque de France ne tiennent pas compte des produits non bancaires, comme l'assurance vie, dont la collecte est toutefois négative depuis cinq mois, ou comme les placements en actions.

Pour tenter de rediriger une partie de cette épargne vers les entreprises, en mal de fonds propres, le gouvernement a prévu dans son plan de relance la création de produits financiers labellisés. Ces fonds bénéficieraient d'une garantie de Bpifrance.