Les conseillers financiers prévoient une reprise en 2020

Malgré la conjoncture. ils anticipent un repli modéré des marchés boursiers en 2020 et une reprise continue au second semestre.
Les conseillers financiers prévoient la reprise des marchés en 2020. Credit : Pixabay

Un optimisme à toute épreuve. 2700 professionnels de la finance ont été interrogés par Natixis Investment Managers en plein confinement sur leurs prévisions annuelles (1). En dépit du contexte, elles se sont révélées plutôt optimistes.

Les répondants prévoient un recul de 7 % pour le S&P 500 et de 7,3 % pour l’indice MSCI World à la fin de l’année. « Les rendements anticipés pour 2020 ressemblent davantage à ceux observés en 2018 qu’en 2008, lorsque le S&P et le MSCI ont plongé de 37 % et 40,33 % respectivement », observe Natixis IM dans un communiqué de presse. Plus de retenue en France, où les conseillers prévoient -5,6 % pour le CAC 40 contre +5,9 % en 2018.

Autre exemple : bien que le rendement des actions US ait accusé d’importantes pertes (jusqu’à -34 % au début de la crise), les professionnels interrogés anticipent une baisse de seulement 3,6 % pour la fin de l’année.

Source : Natixis Investment Managers

 

Confiants mais réalistes

Les raisons de cette confiance ? 51 % pensent que les réactions des investisseurs expliquent davantage la volatilité observée que les fondamentaux économiques et financiers. Le marché devrait donc se redresser au second semestre malgré les risques. « Avec la lente réouverture des économies et l'atténuation des tensions mondiales, les conseillers financiers sont assez optimistes quant à la reprise », avance également Aurélia Lovadina, directrice distribution externe France chez Natixis Investment Managers.

Mais des risques demeurent. Sans grande surprise, c’est celui d’une récession économique qui inquiète plus de la moitié des conseillers français (59 %), suivie de près par la volatilité (47 %). 38 % des conseillers interrogés se disent également préoccupés par les risques géopolitiques, tandis que 30 % évoquent les problématiques de liquidité.

Le rôle du conseiller renforcé

« La crise a entrainé des prises de décisions émotionnelles », indique Aurélia Lovadina. Ces comportements irrationnels seraient une opportunité pour les conseillers de renforcer leur rôle auprès de leurs clients, pas toujours très avertis, même avant la crise. Ainsi, pour 75 % des répondants, les investisseurs semblaient avoir oublié que la hausse prolongée des marchés était inédite et anormale. 76 % considèrent que les investisseurs particuliers ont des difficultés à jauger leur propre tolérance au risque et qu’ils le comprennent mal tant qu’il ne s’est pas concrétisé.

La période serait donc l’occasion pour les conseillers « de montrer leur valeur auprès de leurs clients : en discutant de façon concrète de leurs attentes en matière de risque et de rendement ; en les aidant à créer des portefeuilles résilients et à maîtriser leurs émotions pendant les périodes de fluctuations des marchés », estime Aurélia Lovadina.

La gestion active en bonnes grâces

Au-delà de l’intérêt du conseil, la crise a également démontré « les limites de l'investissement passif, la grande majorité des conseillers se tournent vers la gestion active dans l'environnement actuel », note Aurélia Lovadina. 87 % des conseillers français sont d’accord avec elle et considèrent que la gestion active s’adapte mieux au contexte. « Plus de deux tiers (64 %) estiment que les investisseurs ne mesurent pas tous les risques liés à la gestion passive, et 51 % conviennent que les investisseurs ont un sentiment de sécurité injustifié vis-à-vis de ce type de placement », précise également l’étude.

Source : Natixis Investment Managers

(1) Enquête mondiale réalisée par CoreData pour Natixis Investment Managers entre le 16 mars et le 24 avril 2020. Elle a été menée auprès de 2.700 professionnels de la finance, y compris des conseillers non-indépendants au sein de société de courtage, des conseillers en investissements agréés et des courtiers indépendants représentant 134,6 milliards de dollars d’actifs sous gestion, dans 16 pays et territoires d'Asie, d’Europe continentale, d’Amérique latine, du Royaume-Uni et des Amériques.