Les banques jonglent entre hausses de tarifs et préservation de leur image

Franck Joselin
Leurs tarifs pour 2021 ont peu augmenté, mais les plaintes sur leur manque de lisibilité ternissent cette retenue.
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L’équilibre sur l’évolution des tarifs n’est pas facile à établir pour les banques. D’un côté, elles doivent trouver des moyens d’assurer une croissance de leurs résultats, dans un environnement de taux bas qui les a coupées de leurs revenus d’intérêts. De l’autre, elles doivent veiller à conserver leurs clients et se développer dans un environnement de plus en plus concurrentiel. Cette année, l’Observatoire des tarifs bancaires pour 2021 publié par le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) a montré que les banques n’avaient que très peu augmenté leurs tarifs entre début 2020 et aujourd’hui.

Les hausses constatées entre le 31 décembre 2020 et le 5 janvier 2021, à service et panel étudié équivalents, restent «très modérées», note le CCSF. Elles s’échelonnent pour l’essentiel entre 0,29% et 1,53% (entre 1 et 40 centimes). Le prix de la fourniture d’une carte internationale à débit différé a par exemple augmenté de 0,56% (+23 centimes), et la tenue de compte a augmenté de 1,53% (+32 centimes).  Les cartes de paiement à autorisation systématique, ainsi que l’abonnement à des produits offrant des alertes sur la situation du compte par sms ont progressé davantage, à respectivement +3,14% et +12%. Mais cette hausse correspond, dans le premier cas, au lancement de nouveaux produits et, dans le second, à l’abandon de cette tarification au profit d’une facturation forfaitaire.

Cependant, même si ces augmentations demeurent faibles, la tendance reste à la hausse. Et, dans le même temps, les associations UFC-Que Choisir, l’AFOC, la CLCV, l’UNAF dénoncent «le recul inacceptable de la lisibilité de certaines brochures tarifaires». Elles ont constaté que les brochures tarifaires 2021 des banques comportent en moyenne 390 tarifs, sur 27 pages. «Dans cette nébuleuse quasi généralisée, certaines banques noient complètement les consommateurs sous le poids des informations», note l’UFC. Les associations déplorent ensuite que plusieurs banques aient renoncé à publier en première page de leur brochure tarifaire un extrait standard des tarifs (EST) regroupant les prix des services les plus courants.

Ce n’est pas la première fois que l’UFC-Que Choisir critique la lisibilité des frais bancaires. En 2020 déjà, lors de la publication de l’observatoire des tarifs bancaires du CCSF, l’association dénonçait «la trahison par les banques de leur engagement sur la lisibilité de leurs brochures».