Le PER présente un potentiel de développement élevé

30% des sondés d'une étude d'Insight AM envisagent d'en ouvrir un dans l'année. Les jeunes actifs sont la tranche d'âge la plus sensibilisée à cette enveloppe.

Le PER a encore de la route à faire. Bien que relativement jeune (issu de la loi Pacte de 2019), son nombre de bénéficiaires s'approche doucement des 3 millions, objectif du gouvernement pour 2022. La majorité d'entre eux possédaient cependant d'anciens contrats : plus de la moitié des 1.028.000 assurés PER en 2020 sont issus de transferts. Le marché de l'épargne retraite est par ailleurs encore largement dominé par l'assurance vie, à 56%, là où tous les produits spécifiques d'épargne retraite regroupés ne concernent que 18%. 

La véritable notoriété du produit reste à faire, mais le produit semble séduire une partie des jeunes, selon une étude de Fidelity International réalisée avec le cabinet Insight AM (1). La tranche 25-34 ans, peu intéressé par ce type d'enveloppe par le passé, s'implique aujourd'hui : seuls 2% de cette tranche d'âge disposait d'anciens contrats collectifs ou individuels, 7% ont souscrit à des PERin. C'est la génération la plus informée sur ce produit (55%). La possibilité d'un déblocage anticipé, notamment pour l'acquisition de la résidence principale, séduit 25% d'entre eux. Cette tranche d'âge a par ailleurs beaucoup plus soif de gestion libre (42%) que les plus autres. Ces résultats sont cependant à ne pas globaliser puisque seuls les jeunes disposant déjà d'une épargne d'un certain montant ont été interrogés. Pour bien comprendre ce biais, il faut savoir que 42% des interrogés de cette tranche d'âge consacrent au moins 600 euros par mois à la préparation de leur retraite. 

La potentiel de développement du produit semble assez élevé de manière générale : 30% des sondés envisagent d'ouvrir un PER dans l'année, et il s'agit seulement des informés. 32% n'ont pas encore transféré leur ancien contrat, 71% n'ont jamais été sollicités par un conseiller sur le sujet. A noter que presque la moitié des Français placent encore leurs espoirs dans le système obligatoire par répartition. 

Une fiscalité prisée

Du côté des 50-64 ans, le choix à la sortie entre rente ou capital est assez prisé (21%). Au global, le produit est avant tout recherché pour sa fiscalité avantageuse à l'entrée ou à la sortie (respectivement 20% et 19% des sondés). Rien d'étonnant à ce que ce point soit important compte tenu du niveau de frais élevé qui pèse par ailleurs sur le produit. C'est d'ailleurs un frein à la souscription pour 33% des épargnants. Frein qui pourrait être levé par l'intervention des plateformes en ligne, source de conseil pour 8% des épargnants. Elles talonnent les CGP (11%) et les banquiers privés (10%).

Les autres freins cités sont l'absence de conseil continu, le manque de compréhension des avantages fiscaux associés au produit ou de la différence entre gestion libre et pilotée, la vision à échance du capital obtenu et le besoin d'accompagnement par les distributeurs quant aux options de sortie du contrat. 

Côté distributeur, le produit est maîtrisé pour 80% d'entre eux, notamment grâce à l'accompagnement des partenaires assureurs (72%). Ils sont plus des trois quarts - la quasi-totalité chez les courtiers d'assurance - à proposer le PERin comme solution aux besoins d'épargne retraite exprimés par leurs clients. Plus de la moitié d'entre eux pensent d'ailleurs que la future réforme des régimes de retraite constituera un fort levier de développement pour le produit. Ils regrettent cependant le manque d'efficacité opérationnelle des back-offices (53%), d'offres en mandat de gestion pilotée (15%), d'outils de simulation de valorisation du capital à l'échéance programmée (12%) et de prise en charge du risque de liquidité en cas de déblocage (11%). 

Depuis le début de l'année, les cotisations des PER s'élèvent à 2,7 milliards d'euros et la collecte nette à +2,2 milliards d'euros. 

(1) Méthodologie : 1001 personnes interogées issues du panel OpinionWay possédant une assurance vie, un PEA ou un compte titres, et/ou ayant une épargne de plus de 10.000 euros via un questionnaire auto administré en ligne au cours du premier semestre 2021 ; 405 conseillers interrogés par Spoling Polls via un questionnaire digital et un entretien téléphonique et un questionnaire digital au cours du premier semestre 2021