
Le Livret A et le LDDS collectent 0,61Md€ en novembre

Par Alexandre Garabédian, L'Agefi
Qu’importent les taux nuls et les rendements réels négatifs. Les Français continuent, mois après mois, à garnir leur livrets d’épargne sans risque, quand bien même ceux-ci leur rapportent moins que l’inflation, qui a atteint 1,2% en novembre. Les statistiques de collecte du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) pour novembre ne démentent pas le phénomène. Les deux produits, dont la rémunération plafonne à 0,75% et aurait toutes les raisons d’être abaissée à 0,5 % le 1er février, ont attiré 0,61 milliard d’euros de flux nets le mois dernier, portant à 17,4 milliards d’euros la collecte sur 2019. Sur un an glissant, l’encours des deux livrets s’est accru de 5,7%, à près de 409 milliards.
«Le contexte incertain sur le plan économique et social pousse les ménages à épargner, rappelle Philippe Crevel, le directeur du Cercle de l’Epargne. Les gains de pouvoir d’achat engrangés en 2019, les plus importants constatés depuis 2007, ont été en grande partie mis de côté, amenant le taux d’épargne à 15% du revenu disponible brut.» De ce point de vue, la politique monétaire expansionniste de la Banque centrale européenne, censée favoriser l’investissement et l’épargne en actifs risqués, a manqué la cible.
486 milliards sur des comptes courants
Le phénomène est encore plus spectaculaire pour les autres produits d’épargne. A fin octobre, la croissance annuelle de l’encours de dépôts à vue des ménages atteignait 9,8%. Plus de 486 milliards d’euros dorment sur les comptes courants, selon les statistiques de la Banque de France. Le stock des livrets ordinaires (hors LDDS et Livret A) a dépassé la barre des 200 milliards d’euros cet été, un record, et croît à fin octobre de 9,2% sur un an.
Seul le plan d’épargne logement (PEL) marque une pause, après une très forte croissance depuis 2014. Son encours stagne autour de 277 milliards d’euros en 2017, bien que les vieux PEL offrent encore une rémunération bien supérieure. Il faut dire que les banques ont cessé de promouvoir de manière aussi agressive que par le passé cette ressource coûteuse.
Rien ne dit qu’une éventuelle baisse du taux de rémunération de l’épargne réglementée changera le comportement des épargnants. Le gouvernement statuera courant janvier sur le futur taux du Livret A, déconnecté aujourd’hui des taux de marché, mais toujours difficile à baisser, surtout à quelques mois des élections municipales.