
Le FMI anticipe une contraction de 4,9% de l’économie mondiale

La récession sera plus dure et la reprise plus longue qu’anticipé, selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI). L’organisation internationale a comme attendu de nouveau revu à la baisse ses prévisions économiques mondiales et table désormais sur une chute de 4,9% cette année, contre une contraction de 3% dans ses prévisions d’avril, qualifiée à l’époque comme la plus grave depuis la Grande Dépression. «Dans les pays qui enregistrent une baisse des taux d’infection, la reprise plus lente qui est attendue tient à la persistance des pratiques de distanciation physique au cours du second semestre 2020, aux séquelles plus importantes (pour le potentiel d’offre) de la baisse plus marquée que prévu de l’activité pendant la période de confinement au cours des premier et second trimestres 2020, ainsi qu’à une perte de productivité liée aux mesures prises par les entreprises toujours en activité pour renforcer la sécurité et l’hygiène au travail», jugent ses experts.
Le commerce mondial de biens et services devrait chuter de 11,9% cette année. Pour 2021, le FMI prévoit un rebond de 5,4% de la croissance (contre 5,8% au printemps). Malgré cette reprise, le PIB mondial fin 2021 devrait se retrouver 6,5 points de pourcentage au-dessous du niveau envisagé par les projections établies en janvier 2020. Dans ses scénarios alternatifs, le FMI prévient qu'une deuxième vague de contagion début 2021 pourrait faire chuter la croissance mondiale à 0,5% l’an prochain tandis qu’une meilleure maîtrise de la propagation du virus d'ici la fin de cette année limiterait la contraction du PIB mondial à 4,4% et stimulerait la croissance de 3 points de pourcentage en 2021.
Le FMI parait lancer un avertissement aux investisseurs et juge que «l'ampleur du rebond récent du sentiment sur les marchés financiers semble déconnectée de l'évolution des perspectives économiques sous-jacentes». Les indices boursiers et les marchés de crédit ont nettement rebondi depuis leur creux de fin mars malgré la crise et le risque d’une deuxième vague de contamination, ce que les experts du FMI attribuent à l’impressionnante réponse budgétaire (11.000 milliards de dollars dans le monde) et monétaire à la crise (qui a permis une normalisation des conditions financières). Les marchés financiers, rassurés par l’amélioration des enquêtes de conjoncture (notamment les indices PMI) et par des indicateurs économiques certes toujours négatifs mais moins qu’attendu, anticipent un scénario de reprise en V auquel le FMI ne semble pas adhérer.