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L'Avis de Tocqueville Finance 689

L'Equipe de gestion privée de Tocqueville Finance

Avant le 8 novembre, le sens de l’évolution de nombreux signes fondamentaux de l’économie mondiale semblait très difficile à saisir :

- Le cours du dollar : indicateur du redémarrage américain, à la forte baisse de janvier (1,09) à mai (1,15) succédait une remontée à 1,12.

- Le prix du pétrole (50 dollars) : au plus bas à 28 dollars début février, aujourd’hui en hausse de 35 % par rapport au 1er janvier ; l’accord Opep ne le stabilisait que provisoirement en raison de la liberté laissée à l’Iran et de la mise en production du gisement de Kachagan.

- Le cours de l’or (1.300 dollars) : au plus haut à 1.360 dollars fin juin après le Brexit, il semblait ensuite orienté à la baisse malgré les inquiétudes des marchés.

- La croissance des Brics (22,5 % du PIB mondial, dont 15 % pour la Chine et 1,7 % pour la Russie). Si l’Inde bénéficiait d’une croissance record et la Chine maintenait son rythme propre, la Russie, le Brésil et l’Afrique du Sud s’enfonçaient.

- L’inflation dans les pays développés : très en dessous des objectifs, elle ne montrait aucun signe de hausse et donc de retour de la croissance.

- Les taux d’intérêt : toutes les banques centrales souhaitaient relever les taux courts, mais aucune ne voulait agir la première (peut-être la Fed, en décembre ?), les taux longs semblaient être repartis (un peu) à la hausse.

Toujours avant l’élection américaine, pour les marchés financiers, aussi longtemps que la croissance resterait faible et que les contraintes de déficit et de dette publics resteraient l’alpha et le bêta, envisager de revenir à des politiques monétaires et budgétaires classiques était inutile. Les investisseurs continuaient donc à réagir essentiellement, d’une part, aux annonces des banques centrales, d’autre part, aux événements géopolitiques (Brexit, coup d’Etat en Turquie, conflits au Moyen-Orient, élections, référendums). L’évolution des marchés depuis le 1er janvier illustrait le début de redémarrage aux Etats-Unis, l’énigme sur la Chine et les interrogations sur la zone euro.

C’est la raison pour laquelle le relatif calme boursier qui a suivi l’élection s’est révélé aussi surprenant que le résultat de l’élection elle-même. Au 9 novembre, la hausse de l’or, indicateur de « panique », restait modérée. Le dollar était en très légère baisse. Les taux remontaient très peu. Côté actions, les marchés américains et japonais étaient les plus touchés, notre zone d’intérêt principale, les marchés européens, semblait peu ou pas affectée. Les différents secteurs d’investissement ne divergeaient pas davantage.

En revanche, une fois la surprise passée, les investisseurs se sont concentrés sur les convictions du président élu et y ont trouvé des sujets d’intérêt : plan de relance des infrastructures de 1.000 milliards de dollars (au risque de déficit budgétaire), donc croissance, inflation et remontée des taux longs américains, déjà revenus au-dessus de 2,10 % (banque) ; affirmation de la primauté du business (pétrole et équipementiers du pétrole, pharmacie) sur les préoccupations éthiques ou environnementales ; appui de certains secteurs « stratégiques » (armement) ; intentions protectionnistes (acier, automobile). Couplé à de bonnes nouvelles (réduction du déficit commercial, hausse de la consommation et bons indicateurs « PMI »), le sentiment global est redevenu très positif !

Notre dernier arbitrage avait consisté à renforcer la part des pays émergents au détriment des marchés d’actions américains ; nous avions globalement conservé les niveaux d’investissement en actions. Le projet protectionniste du nouveau président américain nous conduit toutefois à alléger notre exposition à la Chine. Par ailleurs, la croissance américaine pourrait être favorisée par son programme de réduction d’impôts et de relance des infrastructures. Nous notons aussi l’impact de la défaite de Mme Clinton sur certains secteurs particuliers comme la pharmacie. Nous devrions favoriser ces secteurs en fonction des prochaines annonces de la nouvelle administration américaine.

L’importance de la hausse de l’or et sa très forte volatilité ne nous permettent pas aujourd’hui de définir une position de moyen terme.

Sur les PEA et PEA-PME, nous ne modifions pas nos allocations.

 

Principaux points forts du marché

- Pilotage très fin des taux par la Fed

- Prix de l’énergie stabilisés

- Ralentissement américain contrôlé

Principaux points faibles du marché

- Taux trop bas destructeurs pour les banques

- Croissance mondiale trop faible : 1 %

 

Évolution des marchés financiers depuis le 1er janvier 2016, au 25/11/16 à 16h30

CAC 40 : 4.544 / -1,99 %

DJ EuroStoxx 50 : 3.042 / -6,88 %

DAX 30 : 10.675 / -0,63 %

FTSE 100 : 6.838 / +9,54 %

S&P 500 : 2.209 / +8,12 %

Dow Jones : 19.135 / +9,82 %

Nasdaq Composite : 5.387 / +7,59 %

Nikkei 225 : 18.380 / -3,43 %