Portefeuilles types

L'Avis de Deutsche AM 704

Les marchés financiers se sont montrés inhabituellement confiants au sortir d’une année 2016 et d’un premier semestre 2017 particulièrement riches de surprises politiques. Les mesures de la volatilité implicite des marchés d’actions restent faibles, exceptés quelques rebonds, le plus souvent temporaires. Les valorisations sont toujours tendues, aux Etats-Unis en particulier, et le positionnement des investisseurs ne semble pas particulièrement prudent.

Dans cet environnement, comment positionner nos portefeuilles diversifiés ? La volatilité évolue à des niveaux historiquement bas. Ce régime offre des fenêtres d’opportunités intéressantes pour des opérations plus longues sur les dérivés afin de tirer parti de potentiels événements extrêmes, aujourd’hui sous-évalués.

Pour bon nombre de classes d’actifs, nous n’anticipons que des rendements modérés. Nous estimons que les données conjoncturelles, plutôt positives actuellement, font figure de signes précurseurs d’attente trop optimistes, ouvrant la voie à des surprises macroéconomiques.  

Sur un horizon de douze mois, nous anticipons par exemple une performance moyenne à seulement un chiffre pour les actions, en comparaison aux niveaux actuels de la classe d’actifs. D’un point de vue directionnel, nous allons réduire le risque global au fil des prochains mois, sans pour autant le faire de manière drastique. Nous allons plutôt regarder comment rester contrariants dans nos ajustements tactiques. Les marchés pourraient connaître quelques petites, mais très probables, corrections, dont nous essaierons de tirer parti en achetant des titres à bas prix. L’Europe pourrait être source d’opportunités si, et quand, le risque politique s’y estompera.

Prévoir de tels mouvements est pour le moins complexe. Si nous considérons la volatilité réalisée sur les marchés d’actions et les segments qui y sont liés, la tendance de ces dernières années s’inscrit clairement à la baisse. Les politiques monétaires des banques centrales en sont l’une des causes les plus plausibles. Les investisseurs se sont habitués à voir intervenir les banques centrales face à chaque grand événement de marché. Avec pour conséquence de faire chuter les rendements obligataires à des niveaux historiquement bas et de soutenir les valorisations des actions, qui ont atteint des niveaux élevés. Cela réduit mécaniquement le potentiel de performance à venir. La volatilité des marchés obligataires a toutefois commencé à rebondir ces derniers mois avec l’amorce d’une remontée des taux du côté de la Fed.

Pour le moment, les taux souverains semblent se réorienter à la hausse, mais à un rythme modéré, les banques centrales tentant de sortir très graduellement des politiques monétaires extrêmement accommodantes mises en place depuis des années. Le marché du crédit devrait rester porteur, compte tenu de la « quête de rendement » continue des investisseurs. La liquidité reste primordiale, c’est pourquoi nous recommandons une stratégie « Barbell » sur les taux, en augmentant l’allocation en cash d’une part, et en relevant l’exposition aux actifs à hauts rendements comme la dette émergente d’autre part.

La faiblesse de la volatilité n’est actuellement pas un indicateur fiable car elle peut conduire à adopter des positions contrariantes trop tôt – ou trop tard –, avec des répercussions importantes sur le niveau de risque en portefeuille. De fait, il faut garder à l’esprit que ni les banques centrales, ni aucun autre intervenant de marché ne peuvent faire disparaître le risque à tout jamais.

Nous réduisons légèrement notre exposition aux actions au profit des actifs de portage dans l’univers obligataire.

L’année a bien démarré, limitant globalement les perspectives ultérieures de rendement. Au regard de niveaux de valorisation élevés, une correction temporaire semble probable. Au sein de notre exposition actions, désormais légèrement réduite, nous privilégions l’Europe et sommes plus prudents sur les Etats-Unis.

Concernant les actifs obligataires, nous maintenons nos recommandations en faveur de positions courtes en duration, sans être trop agressifs. Nous restons sous-exposés à la dette souveraine mais moins que précédemment puisque nous anticipons une remontée très progressive des taux. Le crédit devrait rester porteur, toutefois, les spreads nécessitent une surveillance accrue à la lumière des communications des banques centrales. Nous suggérons une stratégie « Barbell », en augmentant les allocations en actifs obligataires les plus liquides et présentant un potentiel de rendement supérieur, comme la dette émergente.

Concernant les matières premières, nous sommes positifs sur les secteurs cycliques et considérons l’or comme un bon véhicule de diversification dans une perspective de gestion multi-asset.

 

Principaux points forts du marché

- Les banques centrales devraient rester accommodantes dans les prochains mois.

- Une croissance économique globale modérée et une inflation relativement faible.

- Les prix des actifs risqués sont soutenus par un contexte général de bonne liquidité et des taux encore bas, voire négatifs.

Principaux points faibles du marché

- Les valorisations demeurent tendues et le deviennent encore plus dans certaines zones.

- Les faibles niveaux de volatilité peuvent constituer a priori un bon signal, mais peu fiable.

- Le dollar américain est à surveiller concernant les perspectives de rendement ajusté au risque pour les investissements libellés en euros.

 

Évolution des marchés financiers depuis le 1er janvier 2016, au 4/07/17 à 11h00

CAC 40 : 5.178 / +6,50 %

DJ EuroStoxx 50 : 3.479 / +5,73 %

DAX 30 : 12.430 / +8,27 %

FTSE 100 : 7.360 / +3,05 %

S&P 500 : 2.429 / +8,49 %

Dow Jones : 21.479 / +8,69 %

Nasdaq Composite : 6.110 / +13,50 %

Nikkei 225 : 20.032 / +4,80 %