L'AMF passe les FIA français au crible

Au nombre de 5 168, ces FIA représentent 688 milliards d’euros d’actif net à fin 2017 et 915 milliards d’euros d’exposition, selon une étude de l'autorité.

L’AMF publie une étude réalisée à partir des reporting AIFM à fin 2017 et d’autres données à la disposition du régulateur, et relève plusieurs tendances :

-une faible représentation des fonds les plus spéculatifs (hedge funds) parmi les FIA faisant l’objet d’un reporting en France (0,6% de l’actif net total). La plupart des FIA présente des caractéristiques semblables à celles de fonds plus traditionnels, moins risqués : 59 % de l’actif net total est constitué de fonds actions, obligataires ou diversifiés ;

-une liquidité des portefeuilles permettant de faire face à la temporalité des rachats des investisseurs en situation normale de marché. En-dehors des fonds immobiliers et de private equity, dont les détentions à l’actif sont à long-terme, les FIA peuvent liquider une majorité de leur actif en un jour ou moins ;

-des niveaux de levier globalement en adéquation avec les stratégies d’investissement mises en œuvre ;

-des expositions en cohérence avec les stratégies des FIA : les fonds immobiliers sont exposés à 71 % à des actifs physiques, les fonds de private equity à 85 % à des titres, les fonds de fonds à 58 % à des organismes de placement collectifs, et les fonds de stratégie "autre" à 60 % à des titres.


Au-delà de ces tendances, l’étude démontre les limites du reporting issu de la directive AIFM. « Concernant la typologie des FIA, il apparait que la majorité des fonds déclare ne pas se reconnaitre dans les stratégies principales proposées par le reporting, ce qui empêche une classification correcte des fonds. Par ailleurs, le reporting AIFM repose en grande partie sur des variables facultatives, ce qui rend leur traitement statistique difficile. Ainsi, l’ampleur des données recueillies et le travail nécessaire à l’amélioration de leur qualité poussent à mettre en avant le caractère encore améliorable de l’utilisation de ce reporting. De futures éditions de ce panorama pourront ainsi inclure davantage d’indicateurs de risque ou d’outils de surveillance, une meilleure couverture des données ou de possibles révisions ».