
La victoire d’Emmanuel Macron autorise la poursuite du rebond des marchés

Le «ouf» de soulagement du premier tour ne s’est pas poursuivi au lendemain du second tour de l’élection présidentielle. Alors que les Bourses asiatiques avaient salué dans la nuit la nette victoire d’Emmanuel Macron, les indices européens ont terminé la séance en baisse, de 0,91% à 5.382,95 pour le CAC 40, qui avait touché à l’ouverture un sommet de neuf ans, et de 0,46% pour l’Euro Stoxx 50. L’euro, après avoir franchi la barre des 1,10 dollar en Asie, s’est lui aussi replié en fin d’après-midi.
«La victoire d’Emmanuel Macron étant largement anticipée, les marchés ont réagi en vendant la nouvelle ce matin», notaient hier les gérants de Generali Investments. Le CAC 40 avait gagné près de 9% en près de trois semaines et le Stoxx 600 un peu moins de 5%. Sur la même période, l’indice Euro Stoxx des valeurs bancaires a progressé de 12%. Les prises de bénéfices l’ont logiquement affecté hier, à l’image de la Société Générale, plus fort repli (-2,53%) de l’indice français.
«Avec un risque politique désormais nettement plus bas, les marchés vont recommencer à se focaliser sur les indicateurs économiques, qui ont été plutôt positifs ces dernières semaines», relève Generali Investments. Un constat largement partagé parmi les gérants, et qui autorise une poursuite du regain d’appétit pour le risque. «Cette élection a masqué l’accélération de la dynamique économique européenne, relève Martin Currie, gérant actions européennes long/short chez Legg Mason. Les résultats des entreprises ont augmenté plus rapidement qu’attendu, tandis que l’optimisme comme le niveau d’emploi continuent de s’améliorer.»
Dans la mesure où les actions européennes, malgré le rebond récent, restent moins chères que la Bourse américaine, elles devraient continuer à drainer les flux. «Les actions de la zone euro, à un prix aujourd’hui attractif, pourraient délivrer des rendements substantiels dans la période à venir, souligne M&G Investments. La rupture du thème de la ‘fragmentation de l’euro’ devrait encourager les investisseurs à se concentrer davantage sur les fondamentaux qui s’améliorent dans la région. Dans l’obligataire, les emprunts souverains périphériques comme ceux du Portugal devraient bénéficier du recul des craintes d’instabilité politique».