
La Place de Paris a tenu le choc de mars, selon l’AMF

La finance française a plutôt bien résisté aux chocs du mois de mars, selon Robert Ophèle, le président de l’Autorité des marchés financiers, qui présentait ce mercredi son rapport annuel 2019. Le président de l’AMF souligne notamment le «bon fonctionnement» des coupe-circuits qui suspendent les cotations pendant un certain temps en séance en cas de trop forte volatilité. Ces coupe-circuits ont été déclenchés «plus de 3.000 fois le 16 mars sur Euronext», illustre Robert Ophèle. Les infrastructures de marchés, notamment les chambres de compensation, ont également montré leur résilience dans cette tempête. Enfin, malgré des équipes confinées et en télétravail, les opérateurs ont pu passer leurs ordres dans de bonnes conditions, apprécie l'AMF.
Aucune raison de fermer les marchés
S’il regrette le manque de cohésion européenne sur ce point, Robert Ophèle souligne l’efficacité de la restriction des ventes à découvert dans cette période, mesure toujours en vigueur. Ce sujet «fait l’objet de controverses, inefficaces ou contre-productives pour certains, indispensables et trop tardives pour d’autres. Mais dans un marché uniformément orienté à la baisse, les ventes à découvert apportent peu à la formation des prix. Leur montée peut aussi avoir une influence pro-cyclique particulièrement négative», explique Robert Ophèle.
La gestion d’actifs française a également bien résisté, malgré de «nombreux défis», reconnaît le président de l’AMF. «La chute des valorisations a été brutale, avec même parfois une absence de valorisation. La liquidité a pu être délicate du fait de retraits ou d’appels de marge. Mais la gestion d’actifs a surmonté ces épreuves sans problèmes majeurs», insiste le président de l’AMF, rappelant par exemple que 50 milliards d’euros ont été retirés des fonds monétaires, soit 3,5% des encours. Les mécanismes de plafonnement des rachats (gates) n’ont pas été déclenchés.
Autant d'éléments qui justifient la conviction du président de l'AMF, comme de nombreux autres régulateurs, qu’il ne fallait pas fermer les marchés, même au plus fort de la tempête mi-mars. «Il faut garder les marchés ouverts, ils sont essentiels au financement des entreprises, ils seront essentiels pour financer la reprise», insiste Robert Ophèle.