
La France à la peine au regard du marché mondial

Alors que le marché de l’art mondial connaît un essor incroyable avec une année record en termes de produit de vente aux enchères (lire p. 30), la France reste à la quatrième place mais très en dessous des autres pays. On retrouve en tête la Chine, puis les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.
En raison de son encadrement juridique restrictif et peu libéral, l’Hexagone a en effet créé les conditions de l’étouffement de son marché de l’art dans un contexte de forte mondialisation accompagnée d’une concurrence internationale. N’ayant pas su adapter l’organisation des ventes aux enchères, la France est devenue le terrain d’un marché de l’art limité à l’antiquité « brocante », où le nombre de biens à vendre est certes important, mais le prix moyen très faible.
Des développements marketing indispensables.
Certains acteurs de la vente aux enchères dans l’Hexagone créent les conditions de leur propre disparition. En effet, en maintenant un encadrement très important du métier, qui crée des restrictions à l’exercice de la profession, la France supprime toute volonté de développement d’un marché qui devient aujourd’hui très centré sur l’événementiel. Pour beaucoup, il faudrait s’adapter à une nouvelle forme d’activité professionnelle qui suppose aujourd’hui le développement de qualités commerciales, marketing et organisationnelle.
Une vision internationale peu développée.
Très peu d’acteurs français ont développé un véritable concept commercial des ventes aux enchères sur le territoire. Drouot est devenu, au fil des ans, le « Rungis » des foires aux puces de Paris et n’a pas su évoluer vers un nouveau marketing, une nouvelle dynamique commerciale et une vision d’avenir sur ce que constituent aujourd’hui les nouveaux acheteurs. Résultat : les acteurs de l’Hexagone à l’échelle internationale restent, mis à part quelques exceptions bien connues, peu représentés.
De rares îlots de dynamisme.
Les foires artistiques françaises échappent à cette tendance, ces dernières affichant un véritable essor. A la fin du mois de mars, par exemple, plus de cinq foires étaient proposées à Paris. Preuve que l’organisation d’événements attire toujours les foules et constitue de réelles opportunités d’affaires.
Saine concurrence.
Pour que le pays redevienne prédominant sur le marché de l’art international, il faudra nécessairement le libérer de ses carcans administratifs. Et même si cela attise la concurrence – que les Français supportent généralement assez mal –, il en sortira nécessairement fortifié. Lorsque l’on voyage à l’étranger, on ne peut être que sidéré par l’énergie et l’incroyable activité du marché de l’art. Il est vraiment temps que la France se redresse et apprenne à travailler différemment.