La crise sanitaire n'a pas modifié de façon significative l'ordonnancement du patrimoine des Français. Une récente publication de l'Insee (1) avance des chiffres stables depuis 2010, qu'il s'agisse de la possession de patrimoine immobilier (61,2% des ménages) ou financier (89,2%). La part des ménages possédant du patrimoine reste aussi constante : 93% en 2021, comme en 2018. Seul le patrimoine professionnel grimpe de 1,2 points depuis 2018, à 16,2%. 

Par patrimoine financier, il faut surtout comprendre livrets d'épargne défiscalisés (83,4% des ménages), avec le livret A en tête de gondole. La part des ménages possédant une assurance vie (40,5%) et ou de l'épargne retraite (15,2%) est en légère augmentation, d'un peu plus d'un point. Pour l'assurance vie, cette augmentation continue depuis 2015 est portée par les contrats multisupports (de 13,3 à 16,8%). 

Les valeurs mobilières sont toujours aussi peu appréciées de nos compatriotes : seuls 16,7% des ménages en possèdent. L'épargne salariale ne progresse pas par rapport à 2018, et est même en recul de 1,4 point depuis 2010 (de 15,7% à 14,3%). Les incitations de la loi Pacte n'ont donc pas fonctionné. L'enquête de l'Insee ayant été menée début 2021, celles de la loi de Finances pour 2021 ne sont en revanche pas mesurables. 

Moins de jeunes propriétaires

Côté immobilier, 57,2% des ménages sont propriétaires de leur résidence principale, 19,2% d'un autre logement (+0,9 points depuis 2018). L'Insee relève que la détention immobilière a diminué de 7,3 points depuis 2010 pour les ménages dont la personne de référence est quinquagénaire ou sexagénaire. Cela pourrait venir d'un accès à la propriété plus difficile pour la générations des 60's ou d'une désaccumulation au moment du passage à la retraite. 

La détention de patrimoine immobilier comme d'assurance vie augmente cependant de façon importante avec l'âge. Ainsi, 19,8% des ménages de moins de 30 ans sont propriétaires contre 73,4% des ménages de 70 ans ou plus. L'écart s'était resserré entre 2010 et 2018, favorisé par un meilleur accès au crédit, mais se creuse de nouveau depuis cette date. Côté assurance vie, le décalage - 22,1% de détention parmi les moins de 30 ans, 48,2% pour les plus de 70 ans - s'explique surtout par les facilités de transmission qu'elle offre. 

(1) Insee première, 03/05/2022, n°1899