
La consolidation des CGP prend un nouveau sens

L’inflation ne sonne pas la fin du bal des fusions-acquisitions dans le marché des conseillers en gestion de patrimoine (CGP). Près de deux tiers de la profession a un projet de cession ou d’acquisition ou se dit intéressée par une restructuration, rapporte la 16ème édition du baromètre des CGP de BNP Paribas Cardif. Ce mouvement continue de s’inscrire dans la durée : 45% des CGP interrogés estiment que cette tendance va se poursuivre sur les trois à cinq prochaines années.
«Le phénomène de concentration n’a plus les mêmes racines», analyse Pascal Perrier, directeur réseaux CGP, courtier et e-business de BNP Paribas Cardif. Le mouvement est désormais animé par des fonds d’investissement. «Les concentrations prennent des tournures de création de groupes financiers. Sur le marché, les grands acteurs de la gestion de patrimoine tendent désormais à ressembler à des banques privées», analyse Pascal Perrier. La force financière apportée par ce type d’acteurs n’est pas négligeable pour les distributeurs qui bénéficient «de moyens plus importants pour servir leurs clients» mais aussi d’une plus grande «visibilité» sur le marché.
Réallocation d’actifs
Ce phénomène touche en majorité les cabinets les plus importants, à l’image d’Herez , Astoria Finance, Patrimmofi ou Cyrus. Ce-dernier a conclu cinq acquisitions en moins de deux ans : Financière Conseil, Altixia Reim, Amplegest, Octo AM et Ciméa Patrimoine, pour un encours total d’actifs sous gestion ou conseillés de près de 10 milliards d’euros. Au contraire, les cabinets de moins de six collaborateurs sont plus attachés à leur indépendance : seulement 36% intègrent un projet de cession dans une échéance de plus de deux ans. Mais tous participent bien à la structuration du métier : «Les CGP gagnent des parts de marché. Ils représentent aujourd’hui environ 8% du stock de l’assurance vie. Leurs encours n’ont montré aucun signe de fatigue et leur collecte brute augmente», conclut Pascal Perrier.
Les CGP sont surtout préoccupés par la recherche de solutions d’investissement adaptées au contexte inflationniste. La profession se dirige vers une réallocation d’actifs vers trois types de produits : les produits structurés, le private equity et l’immmobilier. «Plus les taux sont hauts, plus il est facile de construire des produits structurés. Dans ce cas, le taux d’intérêt sert de garantie», explique le dirigeant. La profession entend aussi développer sa présence sur le marché de la retraite et de la prévoyance en misant sur la distribution du Plan d’épargne retraite individuel (PERin).