Binance va couper une partie de ses outils de trading en France

Louis Tellier
Cette décision est la conséquence directe des exigences réglementaires du statut de PSAN obtenu par la plateforme le 5 mai dernier.
(Binance)

A partir du 2 août prochain, la plateforme de cryptomonnaies la plus populaire du monde, Binance, qui revendique 120 millions d’utilisateurs, va suspendre une grande partie de ses produits dérivés en France. A savoir les jetons à effets de levier, son offre Earn aussi appelée « Double Investing » mais aussi les contrats à terme (futures) et les options pour ses utilisateurs français.

La nouvelle a été notifiée dans un mail ce 22 juin. Il précise que les utilisateurs pourront toujours remplir leur solde « pour éviter les appels de marge et les liquidations », mais il ne leur sera « plus possible d’ouvrir de nouvelles positions, ou d’augmenter les anciennes ».

Dans un communiqué sorti après coup, Binance a précisé que cette décision était motivée par la nécessité de « se conformer aux réglementations locales ». Depuis le 5 mai, la plateforme est officiellement enregistrée comme prestataire de services sur actifs numériques (PSAN) auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF), « une preuve de notre sérieux et de notre capacité à passer à l’étape supérieure », se réjouissait le patron France David Prinçay, en reconnaissantr que « les échanges avaient été nombreux avec le régulateur ».

L’entreprise fondée par Changpeng Zhao - qui a signé jeudi un partenariat avec Cristiano Ronaldo pour la promotion de jetons non fongibles (NFT) - a bâti sa réputation sur son large éventail de produits et notamment de trading. Les supprimer de manière durable pour les utilisateurs français serait donc un coup dur, aussi bien en termes de réputation mais aussi financièrement puisqu’une partie de son modèle économique repose sur les commissions touchées sur cette activité. Selon nos informations, ces termes ont d’ailleurs été très discutés entre le régulateur et Binance durant le processus pour être enregistré PSAN.

Après s’être longtemps revendiquée comme « une entreprise globale », Binance a changé son fusil d’épaule ces derniers mois. Au moment du dépôt de dossier PSAN en décembre 2020, « l’entreprise n’était pas forcément bien structurée avec un organigramme clair. C’est maintenant le cas et cela a demandé un énorme travail en interne », explique un proche du dossier.

Reste à savoir si cette interdiction concernera aussi les professionnels. Des entreprises françaises utilisent en effet les solutions de trading de la plateforme.