Binance joue la séduction en mettant en avant sa proximité

Louis Tellier
En pleine crise des cryptos, Binance axe sa communication sur la proximité et sa solidité financière.
(Binance)

«La cryptomonnaie et la blockchain peuvent permettre à l’individu de s’émanciper financièrement», a expliqué le PDG de Binance Changpeng Zhao, surnommé «CZ», face au président du directoire de Publicis Maurice Lévy qui interviewait en même temps Vitalik Buterin à distance, le cofondateur de la blockchain Ethereum, sur la scène principale du salon VivaTech, bondée pour voir les deux entrepreneurs stars.

La proximité avec ses utilisateurs, Binance en a fait un argument de communication depuis sa création. Et particulièrement à travers son fondateur qui s’était déguisé en pizzaiolo lors d’une campagne marketing à l’occasion du Bitcoin Pizza Day le 22 mai dernier pour célébrer le jour où deux pizzas avaient été achetées, en 2010, pour 10.000 bitcoins valant environ 0,004 centimes d'euros l’unité. C'était la première fois qu’un bien réel était acheté en bitcoins.

VivaTech n’a pas fait exception : séance photo personnalisée de plus d’une demi-heure avec les fans, bain de foule avec un minimum de garde du corps, «tout est fait pour montrer que CZ est accessible», nous explique-t-on en interne.

Depuis de longs mois, CZ et les responsables régionaux de Binance insistent sur l’importance de protéger les utilisateurs en travaillant «main dans la main avec les régulateurs» et en mettant à disposition des outils de vulgarisation, notamment avec la Binance Academy. Une position encore martelée sur la scène de VivaTech par le fondateur de Binance. Cette plateforme de cryptomonnaies reste la plus populaire, revendiquant près de 120 millions d’utilisateurs à travers le monde, soit cinq fois plus qu’avant la crise du Covid.

Protéger les utilisateurs passe également par une gestion financière responsable. Ainsi, ‘CZ’ s’est fendu d’un tacle ironique sur Twitter le 15 juin à l’encontre de ses principaux concurrents comme Coinbase et Crypto.com qui ont annoncé des licenciements cette semaine après avoir multiplié les achats d’encarts publicitaires au Superbowl pour plusieurs centaines de millions d’euros cette année. Au contraire de Binance qui en refusant notamment le Superbowl, affirme vouloir actuellement recruter 2.000 personnes à travers le monde.

Accompagnement personnalisé  à Station F

Présent à Station F depuis le mois d’avril, Binance va accompagner des start-up françaises dans leur développement en mettant notamment à disposition des mentors. «Au-delà des financements, notre programme d’incubation de huit semaines permet aussi et surtout aux start-up que nous sélectionnons de rencontrer et parler avec des leaders de l’écosystème ou CZ lui-même, qui peut aussi être mentor», explique Jasmine K., en charge des investissements au sein de Binance Labs, la branche de capital-risque et d’incubation de Binance qui a annoncé le 1er juin avoir clôturé un nouveau fonds d’investissement de 500 millions de dollars. Le PDG de Binance sera d’ailleurs présent physiquement ce 17 juin à l’incubateur XXL du 13e arrondissement de Paris. Jasmine K. espère que «les partenariats de ce type se multiplieront un peu partout en Europe prochainement».

Binance est actuellement en discussion avec de nombreux régulateurs européens comme en Allemagne, au Portugal ou en Espagne. Et a été enregistré par le régulateur en Italie le 30 mai dernier. L’Europe pourrait d’ailleurs devenir une terre d’investissements de plus en plus importante puisqu’aux Etats-Unis, la Securities and Exchange Commission a annoncé enquêter sur le lancement du jeton BNB en 2017 afin de déterminer s’il équivalait à un titre qui aurait dû être enregistré auprès du gendarme boursier américain.