
BDL Capital Management sceptique sur les indices climatiques

Les indices climatiques alignés sur la trajectoire des Accords de Paris, les fameux Paris Aligned Benchmarks, sont trompeurs selon Laurent Chaudeurge, co-gérant du fonds BDL Transitions et porte-parole de la gestion de BDL Capital Management. Dans une tribune diffusée ce mardi, l'intéressé s'en est pris à la «simplification illusoire et dangereuse» de la lutte contre le réchauffement climatique personnifiée par les indices climatiques.
Il dénonce le fait que l'objectif de ces indices est avant tout de réduire l’intensité des émissions de gaz à effet de serre alors que la Terre a besoin d’une réduction absolue des émissions. Laurent Chaudeurge en déduit que les Paris Aligned Benchmarks ne peuvent satisfaire leur promesse alors que dans le même temps, le montant absolu des émissions de CO2 monte et le réchauffement climatique s’aggrave.
Le co-gérant du fonds BDL Transitions souligne que pour promettre une intensité d’émissions inférieure de moitié à l’économie dans son ensemble, ces indices excluent la plupart des entreprises actives dans le charbon, le pétrole, le gaz naturel ainsi que les utilities dont l’intensité carbone est supérieure à 100 gCO2/KWh. Il voit «une aberration» dans le fait que «les secteurs les plus émetteurs de CO2 peuvent continuer à émettre autant, voire plus, sans que cela n’ait d’incidence sur la promesse des indices climatiques».
« Pour tenir la promesse d’une réduction de l’intensité des émissions de 7% par an, les gestionnaires de ces indices construisent des algorithmes qui optimisent le poids des entreprises en fonction de leurs émissions. En « assemblant le puzzle différemment », il est ainsi possible de tenir cette promesse sans qu’aucune entreprise de l’indice ne baisse son intensité de 7% par an, encore moins ses émissions absolues. Pour résumer, ces indices climatiques, en voulant trop simplifier les choses, avancent des promesses qui sont trompeuses. En suivant ces indices pour se donner bonne conscience, l’investisseur se cache les yeux et se bouche les oreilles pour ne pas voir le problème. C’est un comportement dangereux car il retarde la gestion efficace du réchauffement climatique», écrit-il.
Face aux indices climatiques qu'il qualifie aussi de «fictifs», le porte-parole de la gestion de BDL Capital Management leur préfère le dialogue, le vote et le dépôt de résolution.