Fonds thématiques

AXA IM lance un fonds sur les fintech

AXA IM propose depuis décembre AXA World Funds Framlington FinTech qui vient compléter sa gamme thématique
Il est la stricte duplication d’un mandat institutionnel. La stratégie a déjà collecté un milliard d’euros depuis un an
Vincent Vinatier, gérant chez AXA Framlington

Depuis plusieurs années déjà, les fintech sont entrées dans l’écosystème. Elles étaient d’abord ignorées par les institutions purement financières, puis craintes. Enfin, ces deux types d’acteurs ont fini par s’entendre, concluant qu’elles avaient tout à gagner à travailler ensemble.

Opportunité nouvelle. De leur côté, les gérants ont eux aussi surveillé ces nouvelles sociétés, sentant que certaines d’entre elles pouvaient rapidement devenir des véhicules d’investissement pour leurs fonds. Ainsi, Vincent Vinatier, gérant chez AXA Framlington, a commencé il y a trois ans à analyser le secteur, dans l’optique de créer un produit sur ces valeurs. Mais il était encore trop tôt. Difficile en effet de bâtir un portefeuille équilibré quand il était possible d’investir uniquement dans des sociétés qui, lorsqu’elles étaient cotées, restaient presque exclusivement américaines. Mais, « il y a un peu plus d’un an, l’univers investissable a évolué. Il a été alors possible d’investir dans des sociétés technologiques, mais aussi des sociétés financières qui arrivaient, à l’aide des fintech, à développer leur marché final », explique le gérant. Il a donc créé un mandat pour un investisseur institutionnel il y a un peu plus d’un an. Dans la foulée, toujours à destination des institutionnels, un Unit Trust existant a été converti pour suivre cette stratégie. Enfin, la société de gestion propose, depuis décembre dernier, la Sicav luxembourgeoise AXA World Funds Framlington FinTech pour une clientèle plus large. « Les mandats et les fonds ouverts sont exactement composés de la même manière. Il n’y a pas de différence de gestion ou de composition entre les différents véhicules », tient à préciser Vincent Vinatier. Et force est de constater que la stratégie du gérant a su trouver sa clientèle puisqu’elle représente aujourd’hui un milliard de dollars sous gestion.

Pureté du thème. Pour construire son fonds, constitué de 40 à 60 lignes, le gérant filtre d’abord son univers d’investissement, les actions internationales, en s’appuyant sur un « score de pureté thématique ». Ainsi, une société qui fait plus de 50 % de ses ventes dans le domaine de la fintech bénéficie d’une exposition « forte » à la thématique. Une entreprise qui ferait entre 10 et 50 % de ses ventes est classée dans les sociétés dont l’exposition est « moyenne ». Enfin, en dessous de 10 % de ses ventes, l’exposition de l’entreprise est jugée « faible ». « La véritable exposition au thème est difficile à déterminer, et cela demande une analyse très fine de l’activité des entreprises. C’est pour cela qu’il est impossible de répliquer ce type de thématique dans des indices », précise Vincent Vinatier. Il faut en effet que le fonds ait, à tout moment, 70 % de son exposition dans les segments qui présentent un score « haut » ou « moyen ». Dans les 30 % restants de son portefeuille, le gérant intègre des entreprises qui, si elles ne sont pas exposées directement à la thématique, peuvent en bénéficier de manière très importante, notamment en s’en servant pour baisser ses coûts et voir ainsi ses marges augmenter.

Convictions. Le domaine des fintech étant finalement assez large – entre les sociétés plutôt financières à l’origine et celles plutôt technologiques –, le gérant focalise son choix de valeurs sur trois sous-thèmes. En premier lieu, il se positionne sur les entreprises qu’il appelle « leader de l’innovation », pour environ 25 à 50 % du portefeuille, qui utilisent la technologie pour changer la nature de leur marché final – les « disrupteurs ». Pour 30 % du portefeuille, il se positionne ensuite sur les « technology enablers », les facilitateurs, c’est-à-dire les entreprises qui fournissent les produits et services pour que les technologies puissent se mettre en place et être utilisées par les autres entreprises. Enfin, le dernier sous-thème est celui de la digitalisation des paiements. « Nous avons décidé d’isoler ce sous-thème car c’est celui qui est aujourd’hui le plus mature », précise le gérant