Fonds diversifié

Auris Gestion lance son fonds patrimonial

Le gestionnaire propose Auris Patrimoine, un fonds dont l’exposition aux actions pourra varier entre 40 et 100 %
Ce produit avant tout d’allocation est composé à la fois d’OPCVM et d’une sélection de titres en direct
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Le début d’année l’a démontré, l’évolution des actions risque, dans les prochains mois, d’être beaucoup plus erratique que ces dernières années. Non pas que leur marche ait été parfaitement linéaire en 2016 ou 2017, mais les allocataires avaient pour eux une conjoncture particulièrement favorable à ces actifs : un cycle de croissance de l’économie bien engagé dans toutes les parties du monde, des entreprises saines et des politiques de banques centrales encore accommodantes. Mais la situation a changé. L’économie est maintenant en haut de cycle aux Etats-Unis, et même si l’Europe confirme tous les jours un peu plus ses chiffres de croissance, la Réserve fédérale américaine (la Fed) a entamé son mouvement de normalisation de sa politique monétaire, et la Banque centrale européenne s’apprête à le faire dans les prochains mois.

Si cette volatilité retrouvée sur les actions peut, à court terme, en effrayer certains, elle peut aussi, à plus long terme, être source de profits. C’est justement pour capter les opportunités qu’offre un retour à une normalité des marchés qu’Auris Gestion vient de lancer son fonds diversifié Auris Patrimoine. « Nous avons voulu, avec ce fonds, proposer à nos clients un produit de long terme qui reste dynamique et apte à profiter des mouvements de baisse passagers », explique Alexandre Hezez, directeur de la gestion collective chez Auris et gérant du fonds. Ce produit ne sera donc pas particulièrement défensif, puisque son exposition aux actions internationales sera comprise entre 40 et 100 %. « Les actions restent les actifs qui présentent le potentiel le plus élevé dans les prochaines années. Et le retour de la volatilité n’est pas une mauvaise chose. Cela correspond au retour à une situation normale, où les actifs qui performent le plus sont aussi ceux qui sont le plus risqués », commente le gérant.

Macro-thématique. Le processus de gestion du fonds débute par une analyse fine des éléments macro­économiques permettant de définir quel budget de risque sera alloué aux différentes classes d’actifs. Outre le choix des grandes classes d’actifs et de l’allocation géographique, le gérant a par ailleurs intégré dans son analyse une composante liée aux thématiques. « Nous cherchons, d’une part, à nous positionner sur des thématiques que nous estimons positives pour le long terme – voire, de manière plus tactique, à moyen ou plus court terme – et, d’autre part, à éviter des thématiques destructrices de valeur », précise Alexandre Hezez.

Ainsi, sur le long terme, le gérant peut privilégier les thèmes des marques fortes (et donc du pricing power), de la sécurité ou encore de la génération Y (en investissant dans les valeurs aptes à profiter des changements générationnels). Il peut se positionner, à moyen terme cette fois, sur des thématiques comme l’accélération de la croissance mondiale – en investissant dans des cycliques – ou, à plus court terme, sur des valeurs qui pourraient profiter des changements de politique monétaire des banques centrales. A chacune de ces thématiques est attribué un budget de risque et elles pourront représenter entre 0 et 5 % de l’exposition du fonds.

A l’inverse, le gestionnaire évitera de s’exposer à des entreprises pouvant souffrir, par exemple, des changements que peuvent induire de nouveaux acteurs, comme Amazon dans le secteur de la distribution, ou encore à des sociétés dans le secteur des médias qui doivent s’adapter aux mutations du marché de la publicité. Finalement, « s’intéresser aux grandes thématiques permet d’examiner les valeurs avec un prisme extrafinancier », explique Alexandre Hezez.

Fonds mixte. Enfin, le gérant mettra en œuvre une stratégie de choix de titres (picking), en direct ou via des OPCVM. Au total, le portefeuille sera constitué à 50 % de positions en direct et à 50 % de fonds externes. « Nous sélectionnons des fonds qui appliquent des processus de gestion que nous n’avons pas en interne. Il peut s’agir de certains fonds thématiques, de fonds sur des classes d’actifs particulières, comme les émergents, ou encore des produits très typés, comme des fonds investis dans des actions value américaines », précise le gérant.