Assurance vie

Assurance vie : une rémunération fixe pour le conseiller

La société de gestion Athymis a lancé un contrat d’assurance vie avec l’assureur Spirica
Elle ajoute au débat sur la rémunération en excluant les rétrocessions
Thierry Kubisiac, Stéphane Toullieux, président, Athymis Gestion

La société de gestion Athymis a lancé Advanced by Athymis, un contrat d’assurance vie individuel à rémunération fixe en partenariat avec l’assureur Spirica. L’objectif annoncé par son concepteur ? Rien de moins que d’en finir avec les conflits d’intérêts.

Un sujet à polémiques.

Alors que le débat sur la fin des rétrocessions a rebondi ces jours-ci avec l’adoption de la DDA (Directive sur la distribution d’assurance) qui – à la différence de la directive MIF II – n’exclut pas ce type de rémunération, la société de gestion est allée plus loin en anticipant « la tendance de fond de la réglementation vers la fin des rétrocessions », tout en ciblant les autres rémunérations cachées. Le concepteur entend valoriser le travail du conseiller en rémunérant « la mise en place de l’allocation d’actifs, le suivi du portefeuille et des arbitrages ». Pour Stéphane Toullieux, le président d’Athymis Gestion, l’intérêt de la solution est double : « Nous comptons répondre aux attentes des clients en matière de transparence mais aussi permettre aux conseillers en gestion de patrimoine de maîtriser leur rémunération. Il est, par exemple, question de les mettre à l’abri des baisses éventuelles de commissionnement qui ont pu être pratiquées par certaines sociétés de gestion dont les fonds affichaient pourtant de bonnes performances. » Il s’en prend également aux rémunérations cachées : « Si des conseillers effectuent un travail de fourmi pour définir le coût de leur allocation, il faut bien reconnaître qu’une telle analyse est de plus en plus délicate à effectuer. » Reste que la polémique sur le terrain des modalités adéquates de rémunérations des conseillers n’est pas près de s’éteindre.

Rémunération fixe.

Sur le papier, il est annoncé que tous les trimestres, une rémunération est versée au conseiller sur la base annuelle de 1,20 % sur les unités de compte et de 0,35 % pour la partie investie sur le fonds en euros. L’assureur perçoit 0,6 % sur le montant des encours. Avec ce système, il s’agit d’« intéresser les conseillers qui ont opté pour la facturation », revendique Stéphane Toullieux. Dans sa documentation, la société de gestion annonce vouloir en finir avec « les difficultés à facturer annuellement un service que certains clients ont du mal à valoriser et régler ».

Côté client, Athymis annonce qu’en contrepartie du paiement de ces services, le principe est de choisir les parts institutionnelles des fonds chargés de 0,8 % à 1,20 % à la place des fonds investis en actions chargés entre 2 % et 2,40 %. Sur la question de savoir quel est le procédé employé dans la sélection des parts institutionnelles, Stéphane Toullieux s’intéresse en priorité à ceux « qui sont accessibles au premier euro ». Il confirme par ailleurs que les parts qui supportent des commissions de performance ne sont pas forcément écartées. Si ces parts ne sont pas accessibles, les rétrocessions perçues sont cumulées et versées aux clients en début d’année. Le client peut également opter pour des ETF accessibles à partir de 0,15 %.

Mandat d’arbitrage.

Ce contrat est accessible moyennant un versement minimal de 10.000 euros. Compter 5.000 euros pour chaque versement complémentaire. Trois profils de gestion pilotée gérés par Athymis sont accessibles. Ces derniers ne sont d’ailleurs pas disponibles à la souscription mais uniquement dans le cadre de versements libres et d’arbitrages. A côté du profil dynamique et équilibré, le profil dit patrimonial correspond à « une exigence de préservation et d’appréciation du capital à travers l’usage important d’instruments financiers de type obligataire ou de stratégies à faible volatilité. Il est par ailleurs indiqué que l’horizon d’investissement est de 3 à 5 ans et que le profil pourra intégrer une exposition via des unités de compte investies en actions allant jusqu’à 25 % du portefeuille ».

Il est également indiqué que le profil patrimonial ne présente pas de garantie en capital. Pour chaque profil, le montant des frais s’élève à 0,60 % par an. En mode gestion libre, le montant minimum arbitré doit être de 500 euros, contre 1.000 euros pour les arbitrages entre profils. Chaque arbitrage est facturé 25 euros. En revanche, les arbitrages programmés réalisés dans le cadre des options d’investissement progressif, sécurisation des plus-values, limitation des moins-values relatives et rééquilibrage automatique sont réalisés sans frais.