
Amundi lance un FCPR éligible à l’assurance vie

C’est maintenant presque devenu la norme. Depuis un an, avec l’application effective de la loi du 6 août 2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques (dite « loi Macron »), les sociétés de gestion proposent des unités de compte de capital-investissement aux assureurs. Après Nexstage, dont le fonds Nexstage Croissance est éligible aux contrats d’Axa, Idinvest – qui intègre certains de ses fonds dans les contrats de BNP Paribas Cardif et d’Oddo –, c’est maintenant à Amundi de proposer cette classe d’actifs dans l’assurance vie. Amundi Private Equity Funds (Amundi PEF) a ainsi lancé au mois de juin Amundi Megatendances AV, un fonds commun de placement à risque (FCPR) éligible aujourd’hui dans les contrats de Cardif. Le gestionnaire est par ailleurs en discussion avec d’autres assureurs pour qu’ils intègrent cette unité de compte.
Long terme.
Comme son nom l’indique, Amundi Megatendance AV investit dans des entreprises aptes à bénéficier de tendances de très long terme, ce que le gestionnaire appelle les « megatendances mondiales ». Il s’agit de la technologie, la démographie, la globalisation, l’environnement et les évolutions sociétales. « Ces tendances bouleversent l’équilibre de l’économie mondiale et ce, de manière beaucoup plus importante que lors des dernières révolutions industrielles », constate Stanislas Cuny, directeur de la gestion de fonds directs chez Amundi PEF.
Le fonds investira dans des PME et ETI pour une participation minoritaire d’environ 10 % du capital et un ticket moyen compris entre 10 et 35 millions d’euros. Au total, il compte investir dans une dizaine de sociétés dans le domaine du capital-développement et de capital-transmission. « Les mégatendances ont pour conséquence de créer des ruptures dans l’économie, explique Stanislas Cuny. Or, dans ce cas, ce sont plutôt les nouveaux entrants plus agiles, et donc les PME et les entreprises de taille intermédiaire, qui en bénéficient les premiers. »
Un réseau important.
Outre le fait d’être positionnées sur une de ces tendances, les sociétés sélectionnées devront avoir un management de qualité, un historique de rentabilité probant, des objectifs de croissance organique ou externe et des fondamentaux financiers solides et « même si nous sommes minoritaires, déclare Stanislas Cuny, nous sommes des actionnaires actifs en étant présents dans le conseil d’administration des sociétés ». Le gestionnaire indique s’appuyer sur le réseau d’Amundi (et les différentes banques partenaires du groupe, en France et en Europe) et de 1.500 apporteurs d’affaires pour lui proposer des dossiers. Il insiste sur le fait que « l’origination des dossiers (le deal flow) est prépondérante dans le capital-investissement. Or, en France, par exemple, plus de la moitié des PME et des ETI sont clientes du Crédit Agricole et de LCL. Nous disposons donc par ce biais d’un deal flow en partie propriétaire incomparable ».
Co-investissement.
L’enveloppe du fonds est, pour l’heure, d’une trentaine de millions d’euros – un montant qui s’approche des autres offres sur le marché –, mais le FCPR investira aux côtés de deux fonds professionnels de capital-investissement (FPCI) : un fonds commun de placement à risque dédié à des fonds d’épargne salariale et un mandat de gestion, le tout pour une enveloppe globale de 250 millions d’euros.
Sortie en titres.
La durée de vie du fonds est fixée à dix ans mais, comme le permet la loi Macron, en cas de décès de l’assuré et de déblocage anticipé, le remboursement pourra avoir lieu en parts du FCPR. De la même manière, en cas de rachat du contrat ou de l’unité de compte en cours de vie, les parts du fonds peuvent être transférées sur un compte titres de l’assuré. « Nous avons voulu, en fixant le minimum d’investissement à 100 euros, rendre cette offre accessible au plus grand nombre », déclare Stanislas Cuny.
Mais si ce ticket d’entrée peu élevé permet théoriquement de démocratiser le concept, le premier partenaire du gestionnaire, Cardif, a réservé cette unité de compte à l’offre en assurance vie d’AEP et la destine donc à une clientèle patrimoniale.