Un accroissement des inégalités dans l’accession à la propriété

La dernière étude de la Dress indique que la capacité à devenir propriétaire s’est détériorée depuis la fin des années 1980 pour les ménages modestes alors que dans le même temps, elle s’est améliorée pour les franges les plus aisées de la population. L’aide familiale prend plus d’importance qu’auparavant
PHB

Le niveau actuel des taux d’intérêt a un effet incitatif sur les ménages désireux de devenir propriétaires. Toutefois le chemin de l’accession à la propriété est devenu plus difficile depuis les quarante dernières années, surtout si l’on ne bénéficie pas d’une aide familiale. C’est le constat de la dernière étude de la Dress « Accès à la propriété : les inégalités s’accroissent depuis quarante ans ». L’étude porte sur les ménages dans la tranche d’âge de 25 à 44 ans.

Enquêtes Logement INSEE, 2002 à 2013

En 1973, 34 % des ménages les plus modestes étaient propriétaires. Ils ne sont plus que 16 % quarante ans après. En sens inverse, seuls 43 % des ménages les plus aisés étaient propriétaires en 1973 alors qu’ils sont 66 % en 2013. «  Au-delà des politiques du logement, des conditions d’emprunt et des prix de l’immobilier, l’aide de la famille a joué un rôle dans ces évolutions », précise l’étude de la Dress. « Dans les années 2000, la part des 25-44 ans les plus aisés qui a reçu une donation ou un héritage est trois fois plus élevée que celles des plus modestes. Or on observe que lorsqu’une aide de la famille est reçue, la probabilité d’acheter sa première résidence principale est plus élevée de 15 points en moyenne ».

L’étude indique que l’augmentation des taux d’intérêts à la fin des années 80 et surtout le doublement des prix de l’immobilier entre 1996 et 2010 ont freiné l’accès au marché des plus modestes. A cet égard, les politiques du logement n’ont pas réussi à enrayer ce processus. Elles n’ont pas  «  suffi à rendre possible l’acquisition d’un logement pour nombre de ménages à faible niveau de vie dans le contexte de prix élevés de l’immobilier des années 2000 ».

Près de quatre propriétaires sur dix ont été aidés par leur famille au moment de l’achat. Elle peut prendre des formes diverses (héritage, prêt, cession de droits à l’épargne logement). En moyenne, les dons reçus représentent un cinquième du prix du logement acheté. La proportion d’acheteurs chez les ménages les plus modestes passe de 6 % à 18 % lorsqu’il y a eu un don. L’étude souligne également que : « recevoir un don au moment de l’achat permet de surcroît d’acquérir un logement d’un prix plus élevé, particulièrement pour les ménages moins aisés ». Le prix moyen  s’élève à 128.000 euros pour les acheteurs les plus modestes contre 200.000 euros pour les plus riches.

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